À l’ère où le monde des écrans coexiste avec le monde des corps, où les individus évoluent dans un univers de représentations, d’intelligence artificielle et de robotisation de notre environnement, la 26e édition des Journées photographiques de Bienne propose le thème de Physicalities – une réflexion sur ce qui « fait corps » dans notre société.
Alors que les robots sont capables de prendre des décisions, que les voitures se conduisent de manière autonome et que les métavers proposent aux individus de créer leur alter ego afin de vivre des expériences par procuration, les frontières entre identités numériques et réelles deviennent plus floues. En permanence connectés, les êtres humains sont constamment confrontés à leur image. Ils sont observés, contrôlés, mesurés, parfois confinés ou contraints à s’exiler.
Remodelage des corps, redéfinition des frontières, univers peuplés d’avatars, conquête de nouveaux territoires et mutation des libertés individuelles, le monde virtuel influence notre expérience du monde tangible. Les individus naviguent dans des espaces de représentations où tout semble possible, mais qui génèrent aussi des contradictions et des conflits. Dans une société où l’image, la visibilité et la reconnaissance l’emportent, les êtres humains sont de plus en plus connectés avec l’extérieur mais aussi déconnectés du vivant. Le parcours d’expositions propose d’explorer des questions de « physicalité ».
Au fil des projets photographiques et des événements, il s’agit d’ouvrir des fenêtres d’observation sur notre relation au monde physique, vivant, virtuel ou fantasmé, un monde que nous habitons et construisons.
Comme chaque année, le festival a le plaisir de collaborer avec des artistes suisses et internationaux sur des projets d’expositions souvent inédits qui seront présentés dans treize lieux de la ville.