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A propos du rachat du Temps…

Rarement la vente d’un quotidien n’aura été si médiatisée. Généralement, ce n’est qu’au moment de la transaction que l’on apprend que le titre en question faisait l’objet de négociations. L’exception « Le Temps » ne peut se justifier qu’en raison de COMCOM, la commission de la concurrence, qui devra avaliser cette vente en fonction des forces du marché. Or, les deux actionnaires du Temps ont une position dominante en Suisse romande, Ringier avec ses magazines et  Tamedia avec ses quotidiens.
Ne souhaitant plus poursuivre leur collaboration, la reprise en solo de ce titre devait dès lors passer par un processus public prouvant qu’aucun outsider crédible ne pourrait s’immiscer dans cette vente « parmi ». Si les concurrents potentiels furent facilement écartés, le Cercle des amis du Temps fut certainement un casse-tête plus grand. Disposant de moyens financiers (la caution du banquier Edgar de Picciotto) et de relais médiatiques (forte couverture presse), il fallut attendre les dernières révélations transmises sur les ondes de la RTS pour apprendre que ce Cercle ne s’alignerait pas au prix de vente attendu par les deux vendeurs. Les jeux étaient dès lors faits et le lendemain de la conférence de presse sur les résultats annuels de Ringier, le rachat par ce dernier a été annoncée.

Tout commence !
Tout est donc fini ? Non, tout ne fait que commencer mais quel dégât d’images ! Comment a-t-on pu traiter une marque de référence de la sorte ? Finalement plus personne ne sait si ce titre est rentable ou au bord du dépôt de bilan.

Quelle est l’intention du groupe Ringier ? On sait que l’Hebdo va présenter sa nouvelle formule a la fin du mois, peut-on imaginer un rapprochement de ces deux titres comme certaines rumeurs le laissent entendre ? Le Temps restera-t-il un quotidien ? Une pensée aux équipes internes -rédaction, administration et forces commerciales- qui ont du continuer à travailler dans un tel climat de dépréciation de marque.

Où en est le Temps ?
Qu’en est-il des performances de ce titre. D’un point de vue lectorat print, MACH 3 2014-1 annonce 99’000 lecteurs. Sur le web, Net Metrix Audit annonce 333’000 Unique Clients par mois. Si l’on prend une base plus logique pour un quotidien, on doit s’intéresser aux Unique Users par jour. Ils sont, selon Net Metrix Profile, 20’000. Total Audience 1.3, nous en apprend plus. En effet, 3’000 sont des doubles utilisateurs (print + web), ce qui revient à dire que l’audience quotidienne exclusivement web est de 17’000 internautes. Autrement dit le paywall n’a pas été un levier pour ce titre. Restera-t-on sur une formule de site payant ?

Attendons la conférence de presse prévue à 12h45 aujourd’hui pour en savoir plus. Seule certitude, le groupe Ringier mise sur le digital (lire article) puisqu’il a investi 1,4 milliard de francs dans des activités online en 2013.

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