Le Conseil national a reconnu l’urgence d’agir et a approuvé l’extension temporaire de l’aide indirecte à la presse (AIP). Grâce à ce projet, le paysage médiatique suisse dispose d’une solution transitoire qui permet d’éviter la création de déserts médiatiques. L’extension de l’IPF permet aux éditeurs d’effectuer les investissements nécessaires à la transformation numérique. L’association des éditeurs MÉDIAS SUISSES salue cette décision importante et espère maintenant que le Conseil des États suivra le Conseil national et que le projet sera mis en œuvre le plus rapidement possible.
Le Conseil national est clairement entré en matière sur l’initiative parlementaire Bulliard-Marbach « Pour une presse indépendante, il faut adapter les montants de l’aide indirecte » par 132 voix contre 54 et 2 abstentions. L’aide à la distribution quotidienne doit ainsi être augmentée de 15 millions de francs pour une durée limitée à sept ans et celle à la distribution matinale doit désormais être soutenue à hauteur de 30 millions de francs par an. La limitation dans le temps doit s’appliquer à l’ensemble de l’aide à la presse, y compris à l’aide indirecte actuelle. L’encouragement se fait au profit des titres régionaux dont le tirage est inférieur à 40’000.
En revanche, c’est avec un grand regret que l’ASM prend connaissance du fait que le Conseil national s’est prononcé de justesse en faveur de la suppression sans remplacement de l’aide actuelle à la presse des membres et des fondations, qui s’élève à 20 millions de francs. Plusieurs centaines de publications d’organisations à but non lucratif, d’associations et de partis politiques bénéficient aujourd’hui de cette aide. Leur soutien serait également toujours indiqué pour des considérations de politique démocratique.
L’approvisionnement en information est menacé, les déserts médiatiques menacent
Sans aide supplémentaire pour la presse locale et régionale, d’autres postes seront supprimés dans le journalisme et des journaux cesseront de paraître. Il est urgent que l’aide aux médias régionaux soit maintenant augmentée pour une durée limitée. Dès qu’un journal régional disparaît, il a peu de chances de revenir. On risque donc d’assister à des déserts médiatiques tels qu’ils sont la réalité aux Etats-Unis : Avec des conséquences désastreuses pour le discours démocratique.
L’initiative parlementaire est maintenant transmise au Conseil des Etats. L’ASM appelle le Conseil des Etats à approuver également l’extension de l’IPF afin que le projet puisse être mis en œuvre le plus rapidement possible. En raison des défis actuels du paysage médiatique suisse, l’extension de l’aide indirecte à la presse est urgente.
Adoption de la motion de la commission sur l’aide aux médias à long terme
Le Conseil national a également débattu de l’aide aux médias à long terme. Il adopte la motion de la CTT-N « Introduction d’un soutien aux médias électroniques indépendant des canaux et des modèles d’affaires » et propose d’introduire un soutien aux médias électroniques et journalistiques indépendant des canaux et des modèles d’affaires, calculé en fonction du nombre de postes.
nombre de postes de journalistes. Elle doit être compensée par une réduction ou une suppression de l’aide indirecte à la presse. L’ASM soutient fondamentalement cette demande et s’implique volontiers dans le débat.
Le Conseil fédéral veut réduire l’aide indirecte à la presse et supprimer l’aide aux membres et aux fondations
L’ASM ne comprend pas l’annonce faite vendredi dernier par le Conseil fédéral de réduire l’aide indirecte à la presse à 25 millions dans le cadre des mesures d’économie prévues. Concrètement, le Conseil fédéral veut réduire l’aide à la distribution quotidienne de 5 millions de francs à 25 millions de francs et supprimer l’aide à la distribution de la presse des membres et des fondations (20 millions de francs) sans la remplacer.
Il est certes positif que le Conseil fédéral reconnaisse la nécessité et le bien-fondé de cette aide et rejette la proposition encore plus drastique du rapport d’experts. Mais la réduction proposée par le Conseil fédéral serait elle aussi désastreuse et intervient à un moment complètement inopportun. Comme le montre l’adoption de l’Iv. pa. Iv. Bulliard-Marbach au Conseil national montre que le paysage médiatique suisse a besoin d’un soutien supplémentaire dans la phase actuelle, afin d’éviter l’apparition de déserts médiatiques.