Cominmag.ch

Alexandre Henriques : « d’une maison de marques, la RTS redevient une marque unique »

Nouvelle identité visuelle pour la marque RTS et pour tous ses canaux. C’est Hymn Design qui a été mandatée, suite à un pitch, pour cette refonte en profondeur.

Alexandre Henriques, fondateur de cette agence lausannoise, explique son travail :
Notre défi était non seulement de renverser la mécanique installée, passer de la maison de marques à la marque unique, mais aussi d’insuffler à la nouvelle dynamique une hiérarchie, des référentiels, des valeurs, des émotions, de la suissitude et une déclinabilité maîtrisée. Notre solution permet d’exprimer toute la richesse et la pluralité de la marque à travers un concept simple et transversal qui émane d’un seul et unique élément : le logo RTS. Mais comme souvent, la simplicité est l’aboutissement d’une dialectique complexe, implacable, subtile, recoupant la typographie, la couleur, le mouvement, l’associativité et, encore et toujours, une narration évolutive.

Une nouvelle typographie a été créée : RTS Neue
Nous l’avons voulue aussi unique que l’institution. Né d’une collaboration avec une personnalité du milieu, Ian Party du studio NewGlyph, RTS Neue revendique un passeport romand et une audace atypique. Rondeurs et angles ont été minutieusement passés à la loupe et pondérés ; l’ergonomie de certaines queues, larmes ou déliés de jonctions a été carénée pour faire la part belle au mouvement cadré, clair, défini. La chromatique imprime elle aussi la cadence avec son territoire de rouges riches et vibrants qui habillera les écrans comme la signalétique. Le tempo et l’univers sonore créés sur mesure par Sandor, auteure, compositrice et interprète romande, concluent cette composition plurielle.

A-t-on précisé que les logos des chaînes, les vignettes, le territoire graphique, l’habillage de l’antenne, les supports de promotion et de communication doivent pareillement s’insinuer dans ces atours panachés ? Et a-t-on spécifié que la touche d’audace et le zeste de fraîcheur sont de rigueur ? Bref, entre perspectives et inclusion, il s’agit d’inscrire la marque dans l’instant présent tout en lui permettant de se projeter dans un futur ouvert, en pleine mutation.

Un nouveau sytème de classification
Le nouvel affichage parachève la redéfinition de l’identité. Deux axes forts régissent la codification. Les vecteurs se déclinent verticalement et les thématiques horizontalement, dans des appositions sans cesse renouvelées. La lecture est immédiate et fait écho à la diversité de la famille RTS. La narration emprunte ce système pour la conjuguer au digital, cumulant tour à tour des impulsions latérales et perpendiculaires, comme une pile de cartes déployées.

De la théorie à l’application il n’y a qu’un pas… et plusieurs mois. Au vu de la taille et des niveaux qui composent l’univers RTS, le procédé sera forcément graduel.

 Les raisons d’un tel changement
La dénomination RTS regroupe deux chaînes de télévision, quatre chaînes de radio, des applications et un site web. Et des émissions phare. Si les trois lettres sont connue du public romand, l’identité de marque a laissé place à une renommée plus institutionnelle, précipitée par une consommation médiatique changeante multipliant le nombre de marques média.

L’autre réalité est la diffusion des contenus RTS sur ces nouvelles plateformes. Pour le téléspectateur final l’attribution à la marque est de plus en plus complexe. Résultat, les propositions, les logos, les vecteurs, les contenus, les cadences et les préférences se multiplient, et finissent par se chevaucher, se concurrencer, et parfois par s’émanciper, perdant leur lien avec la maison-mère. C’est dans ce contexte que ce travail de corporate permet non seulement de revenir sur des codes couleurs, de la typographie et des fonds plus actuels mais également permet de recentrer tout le contenu fourni par les différentes unités sous le label RTS. Une démarche plus que nécessaire dans un contexte où la logique de plateforme est en train de supplanté celle du linéaire et où les attaques politiques veulent à nouveau réduire la redevance du service public.

Quitter la version mobile