Dans le dernier numéro de Com.in, Jean-François Fournier, rédacteur en chef du Nouvelliste, évoquait des pages de son journal directement écrites pour faire rentrer de la publicité. De plus en plus, un journaliste doit se demander si ce qui importe est le message, la nouvelle qu’il tente de transmettre, ou la publicité qui passe dans les pages voisines. Si son identité n’est pas devenue celle d’un porteur de pub, ou d’un homme-sandwich si vous voulez.
Mais la question est bien loin de s’arrêter aux métiers de la presse. Tout un chacun est plus que jamais concerné. Bien sûr, il y a depuis longtemps ces histoires de marque qu’il est de bon ton de porter, quitte à payer cher pour finalement relayer une publicité. On l’accepte parce qu’on pense que le logo, la griffe améliore notre propre image.
Pourtant, depuis quelques temps les techniques se sont affinées. A moins qu’elles se soient alourdies, c’est une question de point de vue. Le produit, vous ne le voyez même plus. Que vous participiez à du buzz ou à du marketing viral, que vous soyez conscient d’être un relais publicitaire ou pas, prisonnier d’une chaîne de spam ou fier d’être le premier à montrer à votre réseau d’amis la dernière pub d’un pâté de foie en tube, il vous est même souvent indifférent. Et pourtant, il fait son chemin, grâce à vous. Et vous en parlez. Ou plutôt vous parlez de son image, de son marketing, du comédien que vous aimez tant et qui tourne dans le clip que vous avez eu en primeur… Vous l’avez d’ailleurs envoyé à toutes vos copines. On est toutes les mêmes…
Je ne sais si tout cela est déjà dans un roman. Mais je trouve qu’il y a là de belles mises en situation pour des personnages d’antihéros. Je me demande s’il n’y a pas quelque argent à faire en l’écrivant. Ce ne serait pas la première fiction à profiter de la technique du placement de produits… Je vais commencer à prendre des notes pour construire l’histoire. Et puis à réfléchir à un petit buzz pour lancer la sortie du bouquin…