Edito

Audiences, vous avez dit audiences ?

Audiences de la presse écrite et de la RTS. Un constat en regardant ces chiffres, la consommation des médias a changé en Suisse romande. Si la presse quotidienne voit ses audiences baisser (plus fortement que les magazines), la télévision en linéaire ne progresse plus. Lentement mais sûrement le reflexe de consulter son ordinateur, son mobile et sa tablette pour se tenir au courant ou pour se divertir s’impose. Dès lors, l’éparpillement des audiences pose la question de leur mesure.
On serait tenter de cumuler les lecteurs, les télespectateurs et les internautes ; or ni le bon sens, ni la technologie ne sauraient l’autoriser. Car peut-on vraiment additionner une personne lisant un journal à une autre qui reste en moyenne 2 minutes sur un site de news pour visonner une vidéo ? Comment combiner des téléspectateurs qui regardent depuis un écran (analysé par un boîtier), avec ceux qui reçoivent le signal d’une box d’un opérateur téléphonique ou d’un fournisseur de programmes, ou encore avec ceux qui regardent en replay une émission via un mobile ou une tablette ?
Cette multiplication des modes de consultation pose d’immenses défis à la recherche média qui est, rappelons-le, la pierre angulaire de la commercialisation des espaces publicitaires.

Les enjeux financiers sont tels que les acteurs concernés doivent accepter que les études d’audiences évoluent même si elles leur sont momentanément défavorables. Pour rappel, la nouvelle étude de Médiapulse fut bloquée pendant six mois par la chaîne privée 3plus qui perdait fortement de l’audience, sans parler des critriques de nombreux éditeurs envers Mach 3 : « À quoi bon payer pour des chiffres qui nous desservent ? »

Mais pendant combien de temps les acteurs médias accepteront-ils encore de financer seuls ces études média ou, bientôt, intermédias ? Ne serait-il pas pertinent, également pour des questions d’indépendance, que les annonceurs mettent la main au portefeuille ? Cette interrogation n’est pas nouvelle mais désormais elle relève de la survie de tout le système médiatique.

 

Je vous présente Markus Knöpfli

Cela fait déjà plusieurs années que Markus Knöpfli est notre correspondant en Suisse alémanique. Ce journaliste, basé à Bâle, écrit également pour la presse spécialisée outre-Sarine. Notre photographe attitrée, Christine Caron, a profité du grand interview pour lui tirer ce portrait.

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