Tout au long de l’année, Cominmag reviendra sur les projets primés lors du Meilleur du Web 2015. Aurélie Duplais, co-CEO de l’agence Virtua, prix de la femme digitale, inaugure cette rubrique.
Ce prix a été décerné pour la première fois en novembre dernier. Cela vous a fait quoi d’être élue Femme digitale de l’année ?
Cela m’a ravie, car j’y ai vu une reconnaissance à la fois de mon expertise en marketing digital et de la créativité des réalisations de Virtua. Je n’ai pu m’empêcher de le dédier à mes équipes, car seul on n’arrive à rien !
Et en tant que femme ? D’ailleurs, quelle est la proportion femme-homme chez Virtua ?
J’ai ressenti de la fierté et je compte bien jouer un rôle d’ambassadrice pour que ce nouveau prix incite de plus en plus de jeunes femmes à évoluer dans les métiers du web et du digital. L’agence emploie déjà 30% de femmes et notre politique RH vise à faire progresser cette proportion.
Les agences vont-elles recruter plus de femmes à l’avenir ?
Oui, je le pense, car l’évolution d’Internet pousse les agences à rechercher des profils plus diversifiés en communication, marketing digital et gestion de projet, mais également en web développement, création artistique, etc. Chez Virtua, nous venons par exemple d’engager une jeune femme ingénieure en qualité de lead developper. Depuis plusieurs années, je donne des cours au SAWI et j’ai pu constater l’intérêt croissant des étudiantes pour les métiers du digital, qui leur offrent de véritables perspectives de carrière.
Vous avez été primée notamment parce que vous êtes l’une des rares femmes à diriger une agence digitale. L’autre particularité chez Virtua, c’est que vous la co-dirigez avec un homme. Comment fonctionne votre tandem ?
Nous croyons dans le management participatif et dans la complémentarité des talents. A deux, nous sommes plus expérimentés pour développer de nouveaux services pour nos clients, car chacun de nous apporte son expertise. Avec Damien Fournier, nous avons la même vision et c’est cela qui fait que ça marche.
Le web et le digital ne cessent de se complexifier, comment être sûr que l’on engage les bons talents ?
Comme le disait Steve Jobs, il faut avoir le courage de s’entourer de personnes qui en savent plus que vous. Notre expertise dans ces nouveaux métiers guide nos choix pour recruter des spécialistes pointus, mais nous accordons aussi beaucoup d’importance à la personnalité et à la capacité à travailler en équipe.
Que reste-t-il de l’agence web des débuts ? Et comment évoluera l’agence digitale qu’est devenue Virtua ?
Notre ADN est digital et nous évoluons progressivement vers une agence de communication digitale dont le point fort est désormais le conseil stratégique et le pilotage de projets. On peut dire que, outre son fort héritage d’agence web, marqué par le développement de sites, Virtua se démarque toujours largement par son sens de l’innovation et sa créativité. C’est notre marque de fabrique et à présent nos clients nous approchent plus souvent pour obtenir une visibilité leur permettant d’atteindre des objectifs commerciaux, que pour le seul développement de nouveaux outils.
Doit-on comprendre que les agences de communication de demain seront des agences web qui auront intégré la publicité classique ?
Il y a une vraie demande pour des agences intégrées, capables de proposer de la réflexion stratégique, d’offrir un accompagnement digital et d’en assurer toute la réalisation. Cette approche est plus économique, mais l’expérience nous montrera si ce modèle finira par s’imposer, notamment en Suisse où les clients ont plutôt l’habitude de travailler avec plusieurs agences pour une même campagne. Pour l’instant et selon les enjeux de nos clients, nous collaborons parfois avec des agences partenaires.
Les plateformes programmatiques permettent de toucher publicitairement l’internaute en temps réel. Le marketing va devoir évoluer…
Effectivement, parallèlement aux stratégies de branding, les marques cherchent à créer des moments digitaux qui leur permettent d’entrer en contact avec leurs clients ou communautés en un lieu ou un instant précis. Nous avons développé par exemple plusieurs opérations ponctuelles pour Romande Energie durant le dernier Paléo Festival et le Marché de Noël de Montreux. Toucher le client final au meilleur moment est le but de toute opération marketing digitale.
La taille du marché romand, le franc suisse, etc. Allez-vous continuer à tout produire ici ?
Le Swiss Made a une valeur, raison pour laquelle nous allons maintenir des compétences de développement à l’interne. C’est également important pour stimuler nos équipes qui doivent toujours être à la pointe pour pouvoir proposer des solutions innovantes. Ceci dit, nous offrons aussi à nos clients des dispositifs sur mesure pour des besoins très spécifiques, en nous appuyant, au cas par cas, sur les meilleurs prestataires européens.
Combien de métiers réunissez-vous à l’interne ?
Plus d’une vingtaine. Notre politique consiste à mélanger au maximum les équipes pour garantir la plus grande expertise dans la conduite des projets. C’est en se confrontant et en échangeant les meilleures pratiques que l’on se dépasse.
Comment s’annonce 2016 ?
Dans la continuité et proximité avec nos clients ! Nous poursuivons les orientations prises l’an dernier pour nous rapprocher encore de nos clients. C’est essentiel pour nous de bien cerner leurs enjeux et leurs besoins pour y répondre avec les solutions personnalisées les plus performantes.
Nous allons donc élargir nos prestations de location de services (LSE), soit le détachement ponctuel de nos développeurs ou spécialistes chez le client. Cette formule a un succès croissant, notamment auprès des PME qui désirent digitaliser leurs activités. Et globalement, nous allons continuer à nous surpasser pour rester une agence leader.