Le Grand Prix de la catégorie Print a été décerné au projet An-Nahar Newspaper réalisé par l’agence Impact BBDO Dubaï
Contexte
Il est dangereux d’être journaliste au Liban. Depuis des années, ceux qui critiquent publiquement le gouvernement, le système politique ou les injustices sont persécutés, emprisonnés et même assassinés.
Des dizaines de journaux qui ont milité pour la liberté de la presse ont été fermés du jour au lendemain. Le rédacteur en chef d’AnNahar, Gebran Tueni, s’est battu avec véhémence pour le droit de s’exprimer librement. Il a écrit contre l’occupation et les autorités en place, des écrits qui ont inspiré une révolution, mais qui lui ont finalement coûté la vie en 2005, lorsqu’il a été brutalement assassiné alors qu’il se rendait à son travail.
Aujourd’hui, près de vingt ans plus tard, les journaux sont confrontés à davantage de pressions politiques, de menaces et d’incertitudes économiques dues à l’incompétence des gouvernements, ce qui a contraint nombre d’entre eux à fermer définitivement leurs portes.
AnNahar a voulu utiliser l’héritage de ces publications disparues pour envoyer un message clair : la presse ne sera jamais réduite au silence.
Historique de ce titre
Le journal An-Nahar est l’une des voix les plus fortes et les plus courageuses du Liban. Dans les années 1980, An-Nahar a été décrit par le New York Times et Time Magazine comme le journal de référence pour l’ensemble du monde arabe. Il s’est toujours battu pour les droits du peuple libanais et, ce faisant, a perdu un certain nombre de ses journalistes, dont le rédacteur en chef qui a été assassiné pour ses prises de position.
L’impact de cette campagne
L’édition « Les journaux à l’intérieur des journaux » s’est vendue le 12 décembre et est devenue l’une des éditions les plus vendues du journal.
La campagne a commencé à faire parler d’elle sur Twitter et a généré plus de 13 millions de dollars d’impressions dans les médias, renforçant ainsi la lutte contre l’oppression de la presse.
Les mots de journaux qui avaient disparu ont été relus dans tout le Liban, défiant ouvertement tous ceux qui avaient tenté de les faire taire, déclenchant une conversation sur la liberté de la presse qui s’est transformée en un mouvement. Même les membres du Parlement qui défendent la liberté d’expression ont commenté l’édition, promettant un avenir meilleur pour le Liban.
Cette édition a consolidé le journal AnNahar en tant qu’ultime défenseur de la liberté d’expression, perpétuant un héritage de plus de 90 ans.
Quel est le contexte culturel dans lequel cette campagne a été diffusée ?
Le classement de la Journée mondiale de la liberté de la presse pour 2023 mentionne que « le Moyen-Orient est la région la plus dangereuse au monde pour les journalistes ». Si l’on ajoute à cela la corruption endémique aux plus hauts niveaux du gouvernement et l’incompétence criante qui ont entraîné l’effondrement de l’économie et la faillite de plusieurs publications d’information, on obtient sans doute le pire endroit au monde pour diriger une publication à l’abri des menaces.
La perspicacité d’AnNahar repose sur la conviction qu’une presse libre et équitable ne doit jamais être réduite au silence. Et nous l’avons prouvé en redonnant la parole à des publications que l’on croyait à jamais réduites au silence.