Tendances

En 2009, l'art aura la frite!

Sans doute le numéro de Com.in où paraîtra cette chronique ressemblera-t-il à un livre d’images, avec toute une rétrospective publicitaire de 2008. D’ailleurs, je propose que l’année prochaine, on transforme un Com.in en album style Panini avec des vignettes à collectionner pour les meilleures affiches, les plus belles publicités dans la presse… Pour la rétro de fin d’année, ou pour le Grand peut-être. A vous, chers publicitaires, d’étudier la question. Je ne vais pas développer le concept ici gratuitement tout de même…

Encore faudra-t-il qu’il y ait de la publicité à se mettre sous les yeux l’an prochain. L’ambiance est au doute. Crise économique, changements de modes de communication des marques… Comment serons-nous incités à consommer ces prochaines années?  Et à consommer quoi, d’ailleurs? Moins de pétrole, sans aucun doute, mais des idées peut-être. C’est là qu’il faudra apprendre à faire la part des choses, de plus en plus. Les politiciens se vendent bientôt comme des montres-bracelets. Et les musées comme des centres commerciaux.

Voire comme des chaînes de restauration rapide. Je ne plaisante pas. En Italie, l’ancien numéro un de McDonald Italie pendant douze ans, par ailleurs ami de Silvio Berlusconi, a été nommé super manager des musées. L’idée de Mario Resca est de louer le patrimoine italien à travers le monde pour renflouer les caisses de la culture, déjà mal en point et qu’il est encore question de fortement alléger ces prochaines années. Il ne fait que reprendre ici le modèle du Louvre, mais pousse le bouchon un peu loin avec des déclarations provocantes comparant l’art à un puits de pétrole à coût zéro. Il faut dire que ce touche-à-tout (présent dans de multiples conseils d’administration, il avait été cité pour reprendre Alitalia et dirige le casino de Campione), travaille aussi pour le marchand d’essence ENI. Si ce dynamique sexagénaire garde son poste face aux barricades dressées par les milieux culturels, il reste à souhaiter qu’il réalisera très vite que l’art et le patrimoine ont bel et bien un coût et nécessitent quelques savoirs divers. Histoire de durer un peu plus longtemps qu’un rectangle de pomme de terre entre la friteuse et les toilettes de McDonald.

En attendant, je vous souhaite de passer d’une année à l’autre en découvrant de grandes expositions, avec des oeuvres d’hier et d’aujourd’hui. Aller voir les vierges de Bellini à Rome, la grande opération Picasso et les Maîtres dans plusieurs musées parisiens, Pipilotti Rist à New York ou simplement Sylvie Fleury à Genève. Sylvie Fleury qui, avec ses agrandissements de couvertures de magazine, ses sacs à main et ses carrosseries customisés questionne sans les violenter nos âmes consuméristes.

elisabeth@cominmag.ch

Journaliste culturel, responsable de Sortir le guide culturel du Temps.

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