Aux USA, la syndication existe depuis longtemps dans le domaine de la télévision et se comprend comme l’échange réel de contenus complets. En terme de modèles d’affaires, ces chaînes locales se basent sur de l’échange (minutes contre minutes), de l’achat mutualisé (chacun paie une petite partie du coût total) et de l’échange promotionnel ou sponsorisé (la diffusion du programme crée de la notoriété pour son producteur et/ou son sponsor).
La presse écrite, et ses versions web, pourrait adopter la même méthode, afin d’enrichir ses propositions de contenu à peu de frais, tout en concentrant ses ressources sur la production de sujet à haute valeur ajoutée qui font l’unicité du média. La mise en place de cet échange ne va pas de soi et comporte des risques, perçus et réels, qui doivent être couverts pour permettre le décollage de cette stratégie.
Premièrement, les parties doivent se considérer mutuellement comme des partenaires fiables ayant un niveau de qualité et de crédibilité similaires ou équivalents.
Deuxièmement, les deux acteurs de l’échange ne doivent pas être en concurrence sur la même audience, d’abord en termes de territoire stratégique de diffusion, mais aussi en termes de public cible.
Troisièmement, la syndication doit être équitable pour durer, et aucune des parties ne doit avoir l’impression que l’autre tire plus de bénéfices de la situation. Dans cette optique, la définition de la valeur objective des contenus doit se baser sur le bon mix de critères qualitatifs (ex: scoop) et quantitatifs (ex: taille).
La confiance partagée et la mise en place de valeurs communes demandent de gros efforts au sein de la presse écrite, industrie complexe et souvent un peu conservatrice. Logique et efficiente, la syndication s’impose rationnellement comme un excellent moyen de publier de grandes quantités de bons contenus sans en supporter tous les coûts.
Pour permettre son émergence, des acteurs intermédiaires sont en train d’apparaître et se positionnent comme « tiers garant », proposant une série d’outils qui permet d’organiser et de structurer une place de marché des droits de publication et d’adaptation des contenus.
Clément Charles
www.toutlecontenu.com