En septembre dernier, un office de tourisme lance un appel d’offre pour la réalisation d’une campagne. Ayant eu l’occasion d’intervenir pour d’autres clients dans ce secteur, l’agence Antistatique se réjouit d’y participer d’autant que l’année 2020 a été peu porteuse d’opportunités.
« L’appel d’offre mentionné est accompagné d’un excellent cahier des charges divisé en 12 chapitres qui nous inspire confiance » relève Alberto Gomez, Digital Strategist et cofondateur. L’équipe entre en contact avec le mandant : il s’agit d’un « vrai » brief (ndlr : ouf, ce n’est pas toujours le cas !). Seul doute : les informations du cahier des charges sont étonnamment très précises. Mais l’équipe ne se méfie pas et se met au travail. Après un mois de travail, représentant un cumul de 150 heures, le dossier est fin prêt à être présenté.
La compétition va être rude, différentes agences ont été invitées à participer à ce pitch. Mais tant que le concours se déroule à la loyale : « c’est le meilleur qui gagne ! »
Et là, justement à la fin du processus. Antistatique apprend qu’elle n’est non seulement pas retenue mais que c’est l’agence sortante -qui a également réalisé le brief et mené le processus de sélection- qui a été retenue !
Un procédé qui surprend, pour ne pas dire qui déçoit, Alberto Gomez et ses partenaires. « Il paraît évident que si Antistatique est mandatée pour rédiger un cahier des charges, un appel d’offre ou un pitch, l’agence ne tentera pas de remporter ce même projet. Cette attitude permet d’éviter les doubles rôles qui sont rarement bénéfiques dans le monde professionnel. »
L’avis de Cominmag
On ne saurait être plus d’accord avec cette réflexion. Années après années, force est de constater que les problèmes se répètent. Toutes les associations professionnelles (LSA, KS/CS Communication Suisse) et Cominmag n’ont cessé de rappeler qu’il y a des règles de conduite qui s’appliquent au monde de la communication. Les agences sont lasses de devoir participer à des concours où le nombre de prestataires est trop important (que d’heures de travail gaspillées), qu’elles souhaitent être rémunérées pour ce travail de réflexion (pendant qu’elles travaillent pour un hypothétique propect, elles négligent leurs vrais clients).
L’arrivée de spécialistes du marketing dans le secteur de la communication a encore empiré un code de conduite qui était loin d’être parfait. Tout travail mérite salaire ! Si tous les acteurs de la branche (marques et agences) se respectent, tout le monde pourra survivre dans un marché si concurrentiel. L’épisode Covid nous a rappelé la fragilité de tout cet édifice. C’est également le message que nous souhaitons faire passer avec le CUBE du publicitaire de l’année qui circule depuis septembre dernier. On ne peut se permettre le luxe d’agir les uns contre les autres !