Malgré les nombreuses pressions qui pèsent sur les dépenses de consommation, notamment (mais pas exclusivement) la hausse des prix des produits de consommation courante, les taux d’intérêt élevés, les guerres à l’étranger et le resserrement de l’accès au crédit, les consommateurs restent résistants voire résilients. C’est la principale leçon que l’on peut tirer de cette série de ces jours promotionnels que l’on désigne désormais comme le Cyber Five : Thanksgiving Day, Black Friday, Small Business Saturday, Cyber Sunday, Cyber Monday
La part du Cyber Five dans le total des ventes en ligne pour les fêtes a légèrement diminué cette année pour atteindre 15,8 %, de plus en plus d’acheteurs ont choisi de réduire leurs dépenses dans les semaines précédant l’événement afin de profiter de meilleures offres pendant le week-end de Thanksgiving.
Et en Suisse ? Comme nous l’apprend Jérôme Amoudruz Co-Fondateur du Blackfriday.ch, cette année le volume de transaction a également baissé de 2 %. La faute à l’inflation qui a fini par rattraper notre pays mais également à une meilleure connaissance de ces journées de promotion qui conduisent désormais à des achats plus stratégiques..
Qu’achète-t-on durant ces soldes en ligne ?
Aux Etats-Unis, les catégories de l’électronique et de l’ameublement ont bénéficié de remises record, atteignant respectivement 31 % et 21 %, tandis que les acheteurs ont également profité de promotions importantes sur les jouets (27 %), les vêtements (23 %) et les appareils électroménagers (18 %). Les remises sur les appareils électroménagers devraient atteindre leur maximum plus tard dans la semaine, tandis que les promotions sur les articles de sport seront à leur niveau le plus bas depuis le début du mois de décembre. Nouveau, la société Target continuera d’organiser des offres de vacances jusqu’à la fin de l’année, afin de convaincre les clients les plus économes d’augmenter leurs dépenses discrétionnaires.
Les consommateurs dépensent plus pour les cadeaux, moins pour eux-mêmes. Les acheteurs interrogés par PYMNTS et i2c prévoyaient dépenser 860 $ pour des achats autres que des cadeaux, y compris des expériences telles que des voyages et des divertissements, soit une baisse de 26 % par rapport à l’année précédente. Dans le même temps, les dépenses en cadeaux devraient augmenter de 2,2 % en glissement annuel.
Au total, comme le démontrent les chiffres d’Adobe Analytics, les acheteurs américains ont dépensé 15,7 millions de dollars par minute pendant l’heure de pointe des soldes, entre 22 heures et 23 heures (heure de l’Est).
Idem en Suisse où le « consumer electronic » reste le secteur qui profite le plus de cette période qui chère à l’e-commerce. « Ces événements commerciaux se confondent désormais avec Noël. Dans les centres commerciaux, les guirlandes sont installées en même temps que les panneaux Black Friday. Les e-commerçants font de la publicité traditionnelle pour annoncer l’ouverture des promos en ligne. Ce qui a changé c’est le coût au clic. Ramener du traffic sur son site en ligne revient de plus en plus cher. L’homogénéisation des stratégies digitales a pour corolaire l’augmentation des mots clé et cette concurrence a fait exploser le coût d’achat d’espace sur les réseaux sociaux et le retail-média. » On peut dès lors se demander si l’avenir du Black Friday ne sera pas une traditionnelle période de solde avant les fêtes et plus après!
Au royaume des « vrais prix », les promotions sont reines!
Au vu de cet engouement, on peut se poser la question de la logique d’un tel dispositif en ligne qui, à force de casser les prix, va détruire le système commercial tout en entier. Car les analystes confirment que les consommateurs américains ont limité leurs dépenses avant la Cyber Week dans l’attente de remises importantes, et les détaillants ont veillé à ce qu’elles soient au rendez-vous.
La nouveauté en 2023 c’est l’utilisation de l’option « acheter maintenant, payer plus tard » (AMPT) en forte hausse. Les acheteurs ont utilisé cette facilité pour régler 940 millions de dollars d’achats en ligne lors du Cyber Monday, soit une augmentation de 42,5 % en glissement annuel et un record historique, selon Adobe Analytics. Les consommateurs profitent également de la souplesse du service de paiement pour augmenter la taille de leur panier : Le nombre d’articles par commande utilisant AMPT a augmenté de 11 % par rapport à l’année précédente.
Rien de tout cela en Suisse mais si la baisse du panier moyen ressentie par tous les acteurs du e-commerce après le Covid va certainement amener à offrir des solutions de crédit plus innovantes. Car tout ce secteur est en pleine mutation. Les investissements sur les site sont énormes et difficiles à rentabiliser. Et la révolution du web 3 est à venir. Consulterons-nous encore des sites demain ? La question est ouverte !