Comme chaque année désormais, Allmedia lance l’année médiatique en Suisse romande. Cette matinée organisée par Patrick Zanello et Vincent Antonioli pour Communication Suisse réunit non seulement la branche mais cherche à donner la température du marché.
Un marché segmenté en agences, en médias et en annonceurs.
Pour ce qui est des agences, le digital est désormais la règle. Une évidence qui prend des formes différentes que l’on soit une agence de communication, une agence média, une agence spécialisée dans le social média ou une agence digitale. Difficile, voire impossible en 30 minutes de faire le tour d’un quotidien fait de baisse de coûts, de clients soucieux de leur ROI et plus ou moins de leurs datas, de stratégies digitales de plus en plus sophistiquées et d’une explosion de points de contacts qui rendent le travail d’une agence digne d’un sacerdoce.
Côté médias, la tâche est encore plus ardue. Comment survivre dans ce chamboulement. Etienne Jornod, président du CA de la NZZ, a expliqué la stratégie du groupe : se concentrer sur le rédactionnel. Rien ne remplacera la qualité, une approche partagée par Mirjam Curno de la plateforme Frontiers Media qui propose en open source du contenu scientifique. Dans ces deux cas, la force de la communauté est la clé pour la survie de contenus de qualité.
Quant aux annonceurs, l’exemple de la transformation du salon de l’Automobile de Genève en Geneva International Motor Show illustre les efforts d’un événement qui doit faire face à la baisse de le fréquentation des grandes messes et à la montée de la sensibilité écologique. Pour Olivier Rihs, directeur du GIMS, la solution passe par la création d’une communauté en ligne, le développement d’une plateforme sur la mobilité et la recherche d’un nouveau business modèle. Ce sera finalement le client qui décidera de l’avenir de ce rendez-vous. Comprendre les attentes et proposer des offres y répondant est également le défi de Fabrice Allegro, CMO de Sky Suisse.
Comment toucher le public-cible au moindre coût ? On le comprend, l’expérience client est plus que jamais déterminante. L’étude Swiss CEX Study menée par Anne-Laure Vaudan de nexa nous démontre que cette question est devenue une thématique centrale pour les entreprises suisses. En 2020, ces dernières vont continuer à analyser leurs clients, à developper des outils et à changer leur culture interne.
Reste Christian Constantin : qu’avait-il à nous apprendre ? Mis à part amuser la galerie, on peut relever que cet entrepreneur investit chaque année CHF 27 millions dans son club de foot…. et pas à perte. Par conséquent, son combat avec les médias n’a rien de la fanfaronnade. Pour gagner de l’argent, il lui faut des sponsors, du public et des joueurs performant qu’il peut revendre. Dans sa logique, les médias et surtout les journalistes sont des grains de sable qui viennent gripper sa cash machine. Son regret : qu’aucun deal ne soit possible. Peu lui importe que les médias revendiquent le droit à l’information surtout quand ses derniers connaissent une crise sans précédent. « Les journalistes sont comme l’orchestre du Titanic. » Couleront-ils ? L’avenir nous le dira mais ce que le naufrage du Titanic nous a appris, c’est qu’il y a eu des survivants, que le support « bateau de croisière » n’est pas mort et qu’en se transformant, il est même devenu très rentable !