Souvenons-nous, en avril 2016 naissait la régie publicitaire Admeira qui réunissait les espaces publicitaires de la SSR, du groupe Ringier et de Swisscom. Cette initiative totalement novatrice promettait de gérer l’inventaire de trois différents média : la télévision, de la presse et le web. A l’époque, on ne jurait que par le crossmédia et tout le monde pensait qu’il s’agissait d’une excellente idée.
Mais dès le départ, la pratique a démontré qu’il ne serait pas aussi aisé de faire coïncider des équipes qui vendaient des produits différents avec un seul mode de vente pour des performances impossibles à cumuler. Dès lors comment être sûr que tous ces médias allaient être traités de la même manière ? Comment les cultures de Publisuisse (ex-régie de la SSR), de Ringier et de Swisscom allaient se combiner, qui aurait le contrôle de la situation ?
Il suffit de tagger le mot Admeira sur le site de Cominmag pour se rendre compte que ces quatre dernières années n’ont pas été de toute quiétude pour les équipes dont le fort turn-over a toujours été le signal des problèmes internes.
Aujourd’hui s’est Ringier qui reprend le « lead ». La SSR est sorti du capital d’Admeira en juin 2018, le service public n’est plus qu’un client. Swisscom sort totalement du jeu. Point positif : au moins Admeira ne vendra plus qu’un seul média. On revient à la situation d’avant fusion mais avec le service public comme client.
Et ironie de l’histoire, ce rachat survient au moment où Ringier s’apprête à lancer une web TV sous la marque Blick et où le concurrent TX Group (ex Tamedia) en intégrant la régie Goldbach se met à faire du crossmédia en vendant du print, de la télévison, du web et de l’affichage.
Si la vente publicitaire n’était pas si instable, on pourrait trouver la situation cocasse..