Que penser de la nouvelle réorganisation de Tamedia ?
La bonne nouvelle, c’est qu’il devrait y avoir moins de licenciements (55 postes supprimés au lieu de 90 comme annoncé il y a quelques semaines). Mais pour le reste, il faut avouer que c’est à n’y rien comprendre.
Le print et le web vont avoir droit à deux newsrooms séparées. Quatre marques (Tages Anzeiger, Berner Zeitung, Basler Zeitung et 24 Heures) vont être poussées à se développer en ligne, mais toutes les rédactions régionales vont être regroupées.
En Suisse romande, la Tribune de Genève va rester, tant dans sa version papier qu’en ligne. Le magazine Femina devient un encart dans Le Matin Dimanche, 24 Heures et la Tribune de Genève. Pas un mot sur le site du Matin : va-t-il continuer à exister à côté des autres sites ?
Si Tamedia n’avait pas de stratégie auparavant, celle qui est appliquée désormais porte un nom : la stratégie de l’enfumage. Il s’agit d’une technique de manipulation souvent utilisée dans le domaine de la politique, des affaires ou des médias pour détourner l’attention du public des questions importantes ou controversées en le saturant d’informations confuses, contradictoires ou secondaires.
En quoi consiste la stratégie de l’enfumage ?
Premièrement, on suscite de l’émoi en faisant une annonce impactante qui ne permet pas de comprendre les véritables enjeux, comme l’annonce de licenciements massifs.
Deuxièmement, on sature d’informations, comme dans le communiqué de presse de ce mardi 17 septembre : on en annonce trop, souvent des informations inutiles ou contradictoires, ce qui rend difficile la compréhension de la situation.
Ensuite, si la critique reste trop forte, on peut provoquer un scandale ou un événement alternatif pour détourner l’attention du problème initial. Ce qui aura pour conséquence de compliquer encore plus le contexte avant une résolution qui apparaîtra, au final, comme la seule solution. Une solution qui n’aurait jamais été acceptée avant toute cette opération.
Alors, que doit-on comprendre ? Qu’on ne peut rien sauver ? Que l’on craint de procéder à une rationalisation drastique et qu’on préfère y aller par petits bouts ? Que l’on rend la mariée plus belle avant une vente ?
Franchement, je ne sais pas où se trouve la vérité !