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Facebook ne permet plus de tagger la communauté juive

Le site américain ProPublica a révélé que le ciblage publicitaire de Facebook suggérait, jusqu’à cette semaine, des mots-clés antisémites tels que « comment brûler les juifs» ou encore « je déteste les juifs ». Le réseau social s’est empressé de supprimer ces suggestions automatisées, et promet de se montrer plus vigilant.

Les publicités ciblées de Facebook n’ont pas seulement servi à de potentiels agents d’influence russes pendant la campagne présidentielle américaine : elles s’avéraient aussi bien pratiques, jusqu’à cette semaine, pour les néo-nazis et autres militants d’extrême-droite désireux de s’adresser à l’alt-right.

C’est ce que révèle le site américain ProPublica, qui a constaté l’existence, lors de la création de publicités ciblées avec les mots-clé « jew h » (« juif c » en équivalent français), de « centres d’intérêt » clairement antisémites. L’algorithme de Facebook propose en réponse de cibler des utilisateurs qui ont signifié leur intérêt pour des mots-clé tels que « je déteste les juifs », « comment brûler les juifs » ou encore « Une petite histoire de la ‘façon dont les juifs détruisent le monde’ ».

Des expressions bien pratiques, notamment, pour promouvoir des événements tels que le rassemblement d’extrême droite de Charlottesville, en août, qui s’est soldé par la mort d’une militante anti-raciste.

Un test réel
Pour s’assurer que ces catégories n’étaient pas de simples suggestions de « centres d’intérêt », ProPublica a dépensé 30 dollars pour cibler les utilisateurs intéressés à l’aide de 3 publicités différentes qui s’affichent dans leur fil d’actualité. 15 minutes plus tard, leurs « publications suggérées » — contenant des liens vers ProPublica — étaient validées par Facebook : elles ont ainsi pu toucher 5 897 personnes concernées par ces « centres d’intérêt ».

Du côté de Facebook, on reconnaît  « qu’il arrive que du contenu violant nos règles apparaisse sur notre plateforme. Dans ce cas précis, nous avons supprimé les catégories de ciblage concernées. Nous savons qu’il reste encore du travail à faire, et c’est pour ça que nous installons de nouvelles mesures de sécurité autour de notre produit et de notre système de vérification pour éviter que de tels problèmes se reproduisent à l’avenir. »

Le point de vue de Cominmag
Bien que ce cas de figure concerne avant tout la version américaine, cette dérive démontre une nouvelle fois à quel point le marché publicitaire online a besoin d’être régulé par des acteurs de la branche et non seulement par les plate-formes ou réseaux sociaux. Toucher le maximum de public n’est pas forcément le seul but des marques. On ne doit jamais oublier l’impact image que l’exposition d’une campagne peut avoir dans un environnement qui ne lui correspond pas.

Victoria Marchand

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