Les automates des compagnies de transports de Suisse ont eu un mérite à leur apparition, celui de simplifier la vie des chauffeurs de bus. Les usagers, en revanche, en étaient souvent les « victimes », car ils devaient apprendre à utiliser des machines différentes d’une ville à l’autre, avec en plus des systèmes de zones différents selon l’endroit où ils se trouvaient.
L’application Fairtiq a résolu ce problème en facilitant la vie des utilisateurs et en leur permettant de voyager au meilleur prix. Au début de votre trajet, un simple glissement sur le bouton start suffira à créer votre ticket. Une fois le trajet terminé, il suffit de le signaler et le prix du trajet sera calculé. La géolocalisation permet à l’application de connaître votre trajet exact pour une tarification ajustée sur les trajets suivants. Fairtiq est utilisable dans toute la Suisse, les utilisateurs n’auront donc plus l’excuse des automates trop compliqués pour ne pas avoir payé leur billet.
Si l’application doit principalement son succès à sa bonne conception (elle a d’ailleurs été récompensée par de nombreux prix), la communication joue aussi un grand rôle dans son adoption par de nouveaux utilisateurs. Nous avons posé quelques questions à ce sujet au CTO de l’entreprise, Michel Yerly.
Dans un domaine comme celui de la billetterie digitale, quels sont les KPI (Key Performance Indicators) pour mesurer vos performances ?
Les KPIs d’une billetterie digitale varient certainement grandement d’un domaine à l’autre. Pour FAIRTIQ, un KPI important est le pourcentage de billets de transport publics vendus via l’app par rapport au total des ventes dans la région en question. Nous avons également des KPIs de qualité, comme le nombre de réclamations par rapport au nombre de trajets, la disponibilité du système (uptime) ou le nombre de crash de l’app. Ces KPIs sont nos yeux.
Vous avez connu une forte croissance ces dernières années, avec notamment un développement à l’international. Comment répondez-vous aux défis de communication que cela représente à l’interne ?
Depuis sa fondation en janvier 2016, l’entreprise FAIRTIQ a plus ou moins doublé chaque année, pour atteindre 37 employés à l’heure actuelle. FAIRTIQ a su garder l’esprit startup et le management moderne, qui encourage la communication entre les départements. Je pense que le challenge principal a été (et reste) de bien définir qui est responsable de quoi, quelles sont les priorités, et de rendre tout cela clair et transparent. Pour cela, nous utilisons les OKRs (note de la rédaction : Objectifs and Key Results).
Un autre challenge important pour votre entreprise est de devoir à la fois gérer la communication avec les utilisateurs et celle avec vos partenaires. Comment vous organisez-vous pour ce faire ?
La communication avec les utilisateurs (concernant les fonctionnalités de l’app) sont faites directement par FAIRTIQ via l’app elle-même et les réseaux sociaux. Pour ce qui est du marketing, promotion et service après-vente locaux, ce sont nos partenaires (les entreprises de transports) qui s’en chargent. FAIRTIQ implique ses partenaires dans les évolutions futures de l’app et est à l’écoute de leurs soucis – une collaboration que je qualifierais d’excellente. Je n’ai pas l’impression que l’existence de ces deux canaux ait représenté un challenge en soi, mais je n’y suis pas directement impliqué.
Vous présenterez prochainement le parcours de votre startup à Bienne, à quoi doit-on s’attendre durant cet exposé ?
Il y a beaucoup d’acteurs et de lois dans le monde du transport public, et forcément des conflits d’intérêts, qui peuvent avoir un impact jusque dans la façon dont fonctionnent les algorithmes, ou la gestion des données personnelles. Ce talk racontera quelques passages rocambolesques de FAIRTIQ, aussi bien techniques que politiques. Il est accessible à tous (aucune connaissance technique nécessaire).
Télécharger l’app : https://fairtiq.com
Signature : Michel Yerly, CTO de Fairtiq