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Goldbach : résultat 1er semestre 2014

Pour le groupe Goldbach, le premier semestre 2014 se solde par une baisse du chiffre d’affaires et du bénéfice net. Quant aux actions, elles ont dégringolé. Une tâche herculéenne attend Jens Alder, le nouveau président du conseil d’administration.

En 2007, Goldbach s’aventurait en bourse en annonçant des objectifs plus qu’ambitieux. Ce groupe, qui concentre ses principales activités (média, audience et interactive) en Suisse, comptait s’implanter sur les marchés internationaux, notamment dans les pays germanophones et en Europe de l’Est, pour y fournir ces trois services à titre de seul et unique interlocuteur. Même si l’expansion a été effective dans une petite douzaine de pays, le groupe est actuellement en perte de vitesse : après avoir abandonné la Tchéquie l’an dernier, il quitte maintenant la Russie, la Roumanie et en partie la Pologne, selon les informations communiquées à la mi-août.

Les départs et les pertes de clientèle dans l’espace adriatique ont fait chuter le CA du premier semestre de 1,6% à CHF 216,9 millions. Tout compte fait, le bénéfice a diminué de plus de la moitié, passant de CHF 2,6 millions (période de référence) à CHF 1,1 million. Actuellement, il semble que même le marché national ne permette plus de grands bonds, le CA n’ayant progressé que de 0,9% à CHF 209,8 millions dans les marchés principaux (Suisse, Allemagne et Autriche/DACH). Certes le marché publicitaire télévisé suisse a connu un léger essor global mais Goldbach, qui commercialise un grand nombre de chaînes privées, a subi les répercussions des JO et de la coupe du monde de football, les budgets publicitaires alimentant plutôt les canaux de la SSR. Sans oublier l’impact du nouveau mode de mesure de l’audience télévisée, mis en place l’an dernier et se soldant par une baisse des chiffres d’audience pour les chaînes vendues par Goldbach.
Les objectifs n’ont pas été atteints
Élu il y a un an, le président du conseil d’administration Jens Alder était tout à fait conscient des difficultés qui l’attendaient, comme il l’a déclaré en avril 2014 lors de l’assemblée générale de Goldbach. Mais ce n’est que peu de temps après avoir pris ses fonctions qu’il a dû s’avouer « que la tâche était peut-être encore plus ardue qu’il ne le pensait. » Devant les actionnaires, ce dernier a d’ailleurs dressé un bilan impitoyable : l’idée de proposer dans chaque région les trois secteurs d’activités précédemment évoqués était certainement pertinente, mais sa réalisation n’a pas été générale. L’expansion a été réelle, le total du bilan a augmenté et les effectifs ont pratiquement triplé (525 personnes), mais parallèlement le cours de l’action et les fonds propres ont été divisés par deux (ces derniers sont de CHF 49 millions). Et Jens Alder de résumer la situation : « Depuis 2007, le groupe Goldbach n’a pas réussi à créer les valeurs qu’il s’était fixées comme objectif ».

Objet indirect de cette critique : Klaus Kappeler (le précédent CEO) et le conseil d’administration. Interrogé par Cominmag.ch au mois de mars, Jens Alder avait alors nié que le départ (forcé) de Klaus Kappeler à la fin de l’année 2013 était une conséquence de ces mauvaises performances. Face aux actionnaires, il s’est encore montré positif, selon une déclaration consignée dans le compte rendu de l’assemblée générale : « Le départ anticipé de celui qui était à la fois grand patron, stratège, visionnaire et un CEO digne d’estime n’a pas été une décision des plus faciles ». Résultat, nul ne sait si Klaus Kappeler est parti volontairement ou à l’insu de son plein gré. Il est certes demeuré associé à Goldbach en tant que conseiller, mais il s’agit sans doute d’une simple façade. Selon le journal Finanz und Wirtschaft, les deux hommes sont désormais brouillés.

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