Head- Genève, bd James-Fazy 15
entrée libre
La Head – Genève a le plaisir d’accueillir une conférence exceptionnelle de l’artiste américain Larry Bell, l’une des figures majeures de ces quarante dernières années. Initialement associé à la scène de la Côte Ouest des Etats-Unis au début des années 1960, et caractérisé par un travail de caractère minimal sur la « lumière et l’espace », le travail de Bell n’a eu de cesse d’évoluer formellement et conceptuellement tout en explorant progressivement les champs du dessin et de l’architecture. Animée par Marie de Brugerolle, critique et curatrice, cette rencontre est l’occasion de découvrir le parcours de cet artiste singulier.
Depuis ses premiers travaux, des peintures dans la mouvance de l’Expressionnisme Abstrait tendant vers la troisième dimension géométrique et incorporant divers éléments concrets, Larry Bell travaille les relations de l’œuvre d’art avec son environnement immédiat, explorant les limites de la perception au travers d’une subtile alchimie entre les composantes de l’œuvre, l’architecture et la place du spectateur. Les œuvres qui le firent connaître au début des années 1960, une série de cubes placés sur des piédestaux transparents, troublent la relation visuelle et physique à l’œuvre. Alors proche d’artistes de la West Coast tels James Turrell, John McCracken ou Robert Irwin, il joue à déstabiliser l’appréhension visuelle du volume, dissout dans un jeu de transparences et de reflets, de constructions géométriques modulaires à la manière de prismes aux formes absolues.
Cette manière d’envisager les jeux de surface de lumière se déploie alors rapidement dans l’espace avec les œuvres exploitant de manière plus globale les propriétés du lieu d’exposition en accentuant encore ce travail d’implication perceptuelle du regardeur. A la fin des années 1960, Larry Bell commence à travailler à une échelle plus importante, et crée de vastes murs de verre entre opacité et transparence, modules ou fragments d’architecture qui peuvent être installés de diverses manières dans l’espace, le déconstruisant et le reconstruisant selon des points de vue : l’espace devient la sculpture.
Après avoir expérimenté les propriétés du collage, du dessin et des œuvres sur papier dans l’espace les Mirage Pieces, il débute une nouvelle série au début des années 1990, composée d’images de figures humaines schématisées à l’aide d’un ordinateur. Il collabore avec l’architecte Frank Gehry et développe par la suite une mythologie fictionnelle, dite au travers de figures simplifiées, réalisées par la suite en trois dimensions à grande échelle, tout en continuant de développer, parallèlement, des séries de sculptures employant toujours la forme générique du cube, pour explorer de différentes manières toujours plus sophistiquées, les propriétés matérielles du verre.
Larry Bell est né en 1939 à Chicago, Illinois. Il vit et travaille à Taos, Nouveau Mexique. Sa carrière, qui couvre quatre décennies, l’a vu exposer depuis Primary Structures, la séminale exposition du Jewish Museum de New York de 1966, dans les plus grands centres d’art et musées de par le monde. La première exposition globale de Larry Bell, Larry Bell in perspective, sera organisée par Marie de Brugerolle au Carré d’art Musée de Nîmes en février 2011 et se prolongera au Museu Berardo de Lisbonne en juin 2011.