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Interview de Daniel Koch : « Je m’exprimerai tant que la pandémie durera ! »

Jeudi soir, la nouvelle direction de la SRRP inaugurait sa saison de conférence. Premier sujet « la communication de crise ». La table-ronde qui s’est tenue dans les locaux de l’EHL et à réunit des spécialistes médias  : Michèle Cassani, porte-parole de Romande Energie, Stéphane Benoit-Godet, rédacteur en chef du quotidien Le Temps, Yan Desarzens, directeur général de la Fondation Mère Sofia, Marie Deschenaux, spécialiste en relations publiques et en gestion de crise avec l’incontournable Daniel Koch, ex-chef de la Division Maladies transmissibles de l’OFSP durant la pandémie.

Cominmag a pu s’entretenir avec Daniel Koch :

Passer de l’OFSP avec une ligne de communication très codifiée à une retraite où vous retrouvez votre libre-arbitre : est-ce grisant ?
Le ton est peut-être différent mais je tiens à rester dans mon rôle ! Toutes mes interventions n’ont d’autre but que de continuer à sensibiliser le public aux dangers de la Covid.

On ne doit donc pas imaginer que vous allez vous convertir en un nouveau spécialiste média ? Votre notoriété vous ouvrirait les portes de toutes les agences RP.
Je suis à la retraite ! Si je suis resté sur le devant de la scène c’est que je ne pouvais envisager de rester dans mon coin alors que la pandémie n’est pas encore terminée. Tant que je pourrai apporter mon aide, je vais le faire.

Où que l’OFSP n’a pas pu vous remplacer…
L’office n’a pas besoin de moi mais on n’est pas de trop pour faire face à une telle pandémie. Aujourd’hui, en raison de ma situation professionnelle actuelle, je peux me permettre d’avoir un autre ton mais personne n’aurait compris que je me refuse à tout commentaire sur la question. Rassurez-vous on n’entendra plus parler de moi à la fin de la pandémie.

Vous avez déclaré qu’un communiquant ne doit pas avoir peur. Ce n’était pas votre cas..
C’est humain d’avoir peur mais on ne peut la transmettre lorsque l’on s’adresse au public. Dans mon cas, j’ai toujours privilégié l’axe de la transparence et je me suis toujours tenu à cette ligne.

Avez-vous un regret dans votre politique de communication au sein de l’OFSP ?
Oui un seul : on n’a jamais demandé au public de ne pas voyager en Chine dès que l’on a commencé à entendre parler de la Covid.

Comment s’est passé la relation avec les médias ? Jusqu’à la fin du semi-confinement, personne ne remettait en question la position de l’OFSP, ce n’est plus le cas désormais.
C’est normal lorsque l’on doit faire face à un événement si long. Ils ont été essentiel pour faire passer des premiers messages sur la que la distanciation sociale ou les informations relatives aux tests. Mais avec la fin du semi-confinement, il est normal que les journalistes cherchent d’autres angles. Leur rôle est aussi d’être critiques.

Comment qualifiez-vous cette rentrée ? Sommes-nous entrés dans la 2e vague ?
Non, certes le niveau d’infection remonte mais nous ne sommes pas encore dans une phase critique. A ce stade, il est important d’augmenter les contrôles et de trouver les bonnes stratégies de communication pour faire comprendre au public que l’on ne doit pas attendre pour se faire dépister dès que l’on a les premiers symptômes. Il faut le faire avant.

Mais aujourd’hui les gens ont plus peur de la quarantaine que du virus. On ne se fait pas dépister et nombre de personnes donnent des faux noms dans les bars pour ne pas se reconfiner.
La pandémie n’est pas finie. C’est le message que l’on doit aujourd’hui transmettre. Comme quoi le travail de communication n’est pas terminé.

Une telle pandémie pour le directeur de la division « Maladies transmissibles » est-ce la consécration d’une carrière ?
Nullement ! J’ai eu la chance d’avoir une belle vie et je peux vous assurer que je n’aurais jamais imaginer que ma retraite débute ainsi.

Photo : Jo Simoes

Victoria Marchand

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