Rendez vous incontournables pour tous les services techniques de TV début septembre à Amsterdam, l’International Broadcast Conference présentait toutes les nouveautés 2011 de la 3D. Côté production, les caméras stéréoscopiques abordables apparaissent enfin, alors que côté diffusion, les écrans 3D se multiplient, nécessitant une paire de lunettes passive polarisée ou, mieux mais plus cher, une paire active (« alternate frame sequencing ») occultant chaque œil 48 fois par seconde. Cette dernière s’impose dans les cinémas comme sur les « 3D-Ready TV set » en vente pour les particuliers. Toujours fonctionnels et faciles à déployer, les systèmes basés sur le décalage des couleurs (anaglyphiques) sont désormais démodés. Aussi intéressants, les écrans 2D et 3D permettant de passer de l’un à l’autre en un clic et les options totalement sans lunettes (Autostereoscopic ou Auto 3D) amenées à se développer dans la période de transition commençant actuellement.
Clairement, si l’on attend que tous les ayant-droits renouvellent la totalité de leur chaîne de production, la 3D attendra des années pour décoller, voire sera remplacée par mieux entre temps (diffusion multi-sensorielle, environnement immersif, etc.). Fort de ce constat, l’IBC présentait donc aussi diverses technologies pour donner du relief aux librairies de contenus existants, en mode automatique, dans lequel les logiciels définissent des couches de fond et des actions de premier plan, ou en mode manuel, où, en plus, l’opérateur enrichit son image de coordonnées complémentaires.
Comme toujours, même si la réinvention de la roue n’est pas une nécessité, chaque nouvelle famille de véhicules amène à repenser le design de ce bon vieux cercle. Idem pour la 3D, où la capacité de convertir en 3D les contenus faits jusqu’à aujourd’hui n’interdit en rien la création de nouveaux contenus, spécifiquement pensés pour cette nouvelle technologie et donc plus aptes à en faire ressentir les bénéfices aux utilisateurs.
Au MIPCOM, plus petit des deux RDV biannuels cannois des vendeurs et acheteurs de programmes de télévision, ces nouveaux contenus tiennent le haut de l’affiche : sujets de beaucoup de conférences et proposés « en théorie » par tous les exposants. En plus d’offrir une version 3D du catalogue historique, les producteurs investissent la troisième dimension et préparent la révolution du relief. Plongée au milieu des requins chez Discovery, immersion au cœur de l’action avec les films des studios ou sorties dénudées de l’écran chez Dorcel, les producteurs intègrent ces nouvelles formes et contextes de consommation du contenu dans le processus de production et comme un élément idéalement central, souvent prétexte, de la narration.
Côté blocage au démarrage, force est de constater que la guerre des formats, des standards et des fabricants fait encore rage. Comme pour la HD ou le blu-ray, tous ces errements génèrent des doutes chez le grand public et diffèrent le moment de l’achat. Autre souci, et non des moindres, le fait que beaucoup de gens ressentent de fortes migraines avec l’utilisation de lunettes actives. On en est donc qu’au tout de début de la troisième dimension.