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La loi des séries

Qu’est-ce qui dure en moyenne 45 minutes et qui fait l’objet de toutes les conversations le lendemain ? Les séries TV, évidemment. Impossible d’y échapper: à la casa, dans le tram, au boulot, au bistrot… on ne parle plus que de ça. Et le petit monde de la pub ne fait pas exception à la sériemania qui s’est emparée des milliards de téléspectateurs avides de savoir enfin qui est le découpeur ou qui se cache dans le bunker de l’île. Chaque matin, autour de la machine à café de l’agence, c’est reparti pour un épisode, avec des tchatches du genre « Les gosses de Lynette, ça fait longtemps que je leur aurais balancé des baffes » ou bien « S’il y a une nana comme Kate dans l’avion, moi je me crashe sans problème au milieu de nulle part ». On ne vit plus que pour ces petits moments d’évasion, vachement bien ficelés il faut l’avouer, au point d’en oublier que la réalité dans une agence est parfois bien plus passionnante que la fiction. D’ailleurs, je me demande bien pourquoi les scénaristes d’Hollywood ne nous ont pas encore concocté une belle série sur le sujet, « Advertising Monsters » ou « Life in Campaign ». Avec tout ce qui se passe dans la pub, du plus méchant au plus croustillant, il y aurait de quoi en faire au moins 5 bonnes saisons ! Et si on commençait par comparer les séries et les agences ? Comme le dit l’expression consacrée: toute ressemblance avec des personnes vivantes ou ayant existé ne peut être que pure coïncidence…

Agence Lost. Spécialisée dans les campagnes bricolées avec des bouts d’épaves publicitaires récupérées à gauche et à droite. Autre signe particulier: bourrée de créatifs qui racontent des flash back de leur vie quand ils avaient encore un peu de talent.

Agence 24 heures. La plus courante de nos jours. A cause du méchant (le client) et du traître (l’account), qui laissent traîner les études et les stratégies pendant des semaines, on se retrouve dans une situation explosive. Heureusement, le héros (un créatif) et son chouette complice (le chef de prod) arrivent in extremis à sauver la situation et à éviter le pire: une 4ème de couverture blanche.

Agence Nip/Tuck. Dirigée par deux associés qui n’arrêtent pas de se faire des coups en vache mais qui sont bien obligés de bosser ensemble. Ils assurent encore assez bien sur le plan de l’esthétique mais ça sent drôlement le silicone derrière leurs concepts.

Agence Desperate Housewives. Une structure essentiellement féminine avec une chefffffe (ou plutôt une bosssse) glaciale et impitoyable, une planeuse stratégique qui allume tous les mecs, une bonne account bien dévoué qui fait des heures sup’ sans compter et une autre ultra gaffeuse qui met tout le monde dans des gonfles pas possible. Et au milieu de ces névrosées, un pauvre plombier créatif qui répare les fuites du mieux qu’il peut. Là où la fiction rejoint la réalité, c’est qu’une bonne partie de la deuxième saison (scoop !) se passe justement dans l’agence de pub Procter & Murphy.

La suite peut-être bientôt sur votre petit écran et plus sûrement sur celui de votre ordinateur. Parce que ça télécharge un max dans les agences en ce moment !

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