CS Communication suisse, section romande regrette profondément la décision de la commune de Presinge d’interdire toute publicité sous forme d’affiches, qui tente d’entraîner derrière elle d’autres communes. Cette décision pose, par sa portée symbolique, les problèmes suivants :
Liberté d’expression
Le 70 % du PIB en Suisse est produite par la consommation intérieure dont celle des ménages ; la publicité commerciale n’est pas une maladie honteuse ; elle est le droit légitime de tout produit ou service en libre accès de se faire connaître; la prohibition de la publicité commerciale constitue un acte totalitaire contraire aux libertés fondamentales et au bon fonctionnement d’une économie de marché; les collectivités publiques devraient se souvenir qu’elle ne peuvent fonctionner que grâce aux impôts prélevés sur le fruit des emplois et des entreprises; or celles-ci ont besoin de communiquer. Seule la publicité mensongère, par ailleurs interdite par la loi, est nuisible à la société.
Inégalité de traitement entre les médias
La publicité extérieure est le plus vieux média en Suisse, mais ne représente moins de 15% du marché. En quoi une affiche commerciale serait éthiquement plus condamnable qu’une pub TV, Radio, Internet, Mobile ou presse écrite ? Cette discrimination n’est justifiée par aucun intérêt public, hormis les règles relatives à la sécurité routière, celles qui président à une intégration harmonieuse dans le paysage et celles relatives aux bonnes mœurs et à l’ordre public.
Dans le domaine urbanistique, la Suisse est en avance sur d’autre pays ; les supports sont intégrés de façon élégante selon des critères architectoniques précis alliant esthétique et efficacité publicitaire.
Les sondages relatifs à l’acceptation de la publicité par affiche par la population placent celle-ci en tête des médias parmi les plus appréciés par la population. En résumé, rien ne justifie une mesure d’interdiction totale de la publicité extérieure sur le domaine public d’une commune.
Contraire à la liberté constitutionnelle de commerce
Une commune a bien sûr la liberté, comme tout propriétaire, de limiter ou de refuser de l’affichage sur son propre domaine public, nonobstant les considérations ci-dessus. Une interdiction totale, visant également la publicité sur domaine privé visible du domaine public serait illégale et attaquable en Justice, car contraire à la même liberté de commerce qui permet de la refuser.
Conclusion
Si trop de publicité tue la publicité, et si Communication Suisse encourage les sociétés de publicité extérieure à favoriser une intégration harmonieuse de leurs panneaux dans le paysage urbain, elle invite les communes à pondérer les intérêts publics en présence à la lumière des critères qui régissent notre société ; il n’y a pas de démocratie sans publicité, sans absence de discrimination arbitraire entre la communication commerciale, politique, culturelle ou à but social et humanitaire.
Toute autre vision serait contraire aux valeurs de tolérance et de liberté chère à notre système de démocratie directe.
Selon une récente étude d’impact économique ce secteur représente de façon directe et indirecte, 5 à 6% du PIB de notre pays et permet aussi à de nombreuses familles de vivre et à certaines d’entre-elles de payer leurs impôts, y compris à Presinge. De plus, du point de vue de CS Communication Suisse, il s’agit uniquement d’une mesure populiste, faite sans concertation avec les acteurs du marché, permettant uniquement de rechercher un retour journalistique. Car, dans les faits, ce sont les administrés qui vont être privés d’une source d’information.