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L’administration cantonale vaudoise interdit un des visuels de la campagne de Rod pour l’application du Blick

La Commission consultative sur les procédés de réclame à caractère sexiste du canton de Vaud a décidé de l’interdiction des affiches avec les trois visuels (thème peur, hockey et foot) de la dernière campagne du Blick à l’occasion du lancement de son application en français. Raison invoquée : leur caractère sexiste au sens de l’article 5.b de la LPR.

Description de cette affiche par la Commission

Sur la première image, on peut voir des hockeyeurs levant les bras suite au marquage d’un but ou au gain du match. Au-dessus d’eux, on peut lire « Ils donnent tout ». La deuxième image montre un journaliste sportif rédigeant devant son ordinateur son analyse du match. Il est indiqué au-dessus de lui « Nous donnons tout » et enfin, la troisième image montre un supporter ravi, qui crie victoire de manière très démonstrative. Le sur-titre indique « Vous donnez tout ».

L’autre affiche qui pose également problème :

La description de cette affiche par la Commission : 

Dans cette affiche »on y voit une femme qui marche seule de nuit dans une rue humide et déserte avec une ombre derrière elle qui suggère qu’elle est suivie et sur le point de se faire agresser. Au-dessus de cette image, il est indiqué : « La peur ». La deuxième image, au centre de l’affiche, met en scène une femme journaliste qui semble prendre des informations téléphoniquement pour être en mesure de relater le fait divers en question. Au-dessus de l’image il est indiqué : « Notre enquête ». Et la troisième image montre une femme en train de consulter l’application Blick.ch et qui apprend la nouvelle de ce fait divers. Il est indiqué au-dessus : « Votre stupéfaction ».

Constat global de la Commission

Ces affiches posent problème sous l’angle des stéréotypes sexuels qui mettent en cause l’égalité des sexes. Certes, prises individuellement, ces affiches ne revêtent pas nécessairement un caractère sexiste. Mais la Commission estime qu’attribuer « les exploits sportifs et les performances aux hommes et la vulnérabilité et l’émotivité aux femmes répond à la définition du stéréotype sexuel qui met en cause l’égalité entre les femmes et les hommes. »

L’avis de Ringier et de l’agence Rod qui a signé la campagne

« Les sujets choisis pour faire la promotion de cette application voulaient démontrer une image réaliste du travail de journaliste. » Nulle volonté de stigmatiser tel ou tel sexe.

L’avis de Cominmag
La Commission a reconnu toutefois qu’aucune de ces affiches n’est à proprement sexiste. « Certes, prises individuellement, ces affiches ne revêtent pas nécessairement un caractère sexiste. Par exemple, l’affiche mettant en scène la femme et la peur n’est pas en soi Commission consultative sur les procédés de réclame à caractère sexiste. » Malgré cela, la Commission prend toutefois la décision d’interdire un des visuels. Que comprendre ?

Que le monde du politique entre dans une problématique purement créative ? Aucune de ces images n’est à ce point répréhensible dans cette campagne que l’on ne puisse la montrer sur le domaine publique. On comprend que c’est l’interprétation qui en est faite qui stigmatise la nature de ce message. Ni l’éditeur, ni le média n’ont reçu de plainte. La campagne était finie et c’est parce que certains visuels étaient encore affichés que la Commission a décidé de se pencher sur ces contenus. Cette prolongation involontaire serait-elle par conséquent la seule vraie cause de cette décision ?

Jusqu’à présent,  le public pouvait saisir la Commission suisse pour la loyauté et la branche s’auto-régulait sans qu’aucune autorité politique n’intervienne. Force est de constater que la décision vaudoise ouvre la porte à de nouvelles pratiques. Va-t-il falloir envoyer les campagnes à tous les départements publiques gérant le domaine publique pour obtenir un feu vert ?

Cette décision ne manquera pas de faire un précédent et avoir un impact dans d’autres cantons. On peut imaginer que sous peu, il n’y aura plus aucun humain sur une affiche, pendant que sur le web, là où sont les plus jeunes, tout sera permis… quelle incohérence !

 

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