Malgré la popularité des réseaux sociaux, il n’est jamais aisé d’entrer directement en contact avec leurs responsables. Ainsi la venue du directeur commercial de LinkedIn pour la région DACH (Deutschland, Austria, Suisse) était une bonne opportunité pour en apprendre plus sur cette plateforme. Ce site B2B a connu une forte progression ces dernières années en passant globalement de 32 millions à 300 millions de membres. La zone DACH (les multinationales ne donnent jamais des données par pays) compte 5 millions de professionnels enregistrés. Un nombre qui devrait rapidement croître puisque LinkedIn est en train de supplanter le réseau Xing, jusqu’à présent le premier choix des germanophones. La Suisse romande, dont l’économie est plus tournée vers l’international, a immédiatement opté pour LinkedIn et Genève figure dans le top 5 des villes de la région DACH. « Ce fort taux d’adhésion s’explique notamment par le fait que dans cette ville, il y a de nombreuses multinationales employant des milliers d’employés internationaux. »
« Economic Graph »
Porte d’entrée au monde 2.0, LinkedIn rassure les récalcitrants à la transparence digitale. C’est sa force, car ici on vient avant tout pour rendre son CV public, plutôt que pour rechercher un job. Comme le confirme Till A. Kaestner, seuls 11% des membres sont en quête de mobilité professionnelle. Cette plateforme sert par conséquent à la constitution de réseaux et à la validation de ses qualifications par ses pairs. Et depuis peu, l’accent est également mis sur le partage d’informations censé transformer tout professionnel en un influenceur. Un nouveau pas vers l’ambitieux projet de « The Economic Graph », qualifié par le CEO de LinkedIn Jeff Weiner de seul outil prévisionnel capable de générer des opportunités professionnelles à l’échelle mondiale en agrégeant les données de l’usager avec celles des universités et des entreprises.
Un site gratuit avec des services payants
Ainsi, on ne se contentera plus de lire votre CV en ligne, on pourra découvrir votre écosystème professionnel en 3D et en temps réel, un développement qui fait partie du plan de développement sur dix ans. Et pour offrir un tel service aux membres, les revenus doivent impérativement croître. En 2013, ils atteignaient déjà USD 1,52 milliard. Une manne découlant d’un modèle d’affaires qui repose sur la consultation gratuite du site (l’audience est actuellement de 187 millions de visiteurs uniques mensuels) dont 43% passe par le mobile, et sur des services payants comme la publicité (oui, il y en a et elle se vend au CPM ou au CPC) et les abonnements pour particuliers, recruteurs (annonces d’emploi) et marketeurs, qui sont en quête de profils qualifiés pour leurs panels.
Et pour devenir le numéro un mondial, LinkedIn doit miser sur le local. La région DACH fait l’objet de toutes les attentions avec une version en langue allemande, un programme de certification, l’accès au recruteur mobile et l’envoi de InMails sponsorisés.
Vous n’en saviez rien ? Alors ouvrez votre page LinkedIn et plongez-vous dans les « services professionnels »…