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Le CICR lance un projet de photogrammétrie en 3D pour visualiser l’impact d’une guerre

Cette expérience numérique saisissante proposée par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) invite les utilisateurs à explorer, au travers de modélisations 3D, l’hôpital universitaire Ibn Sina de Mossoul, le vieux souk d’Alep ainsi qu’une tour d’habitation à Gaza, région qui a subi des destructions massives au cours des dernières semaines dans le cadre du conflit urbain en cours. Ils pourront y découvrir des récits poignants de persévérance, de solidarité et de renaissance émergeant des décombres.

Grâce à des témoignages passionnants et à des contenus multimédias, « Blessures urbaines » met les internautes en prise directe avec l’histoire personnelle des survivants. Feryal, Faiz, Satha, Safwan et d’autres racontent leur combat pour reconstruire leurs vies brisées, même longtemps après la fin des affrontements.

« Blessures urbaines » s’appuie sur la photogrammétrie, l’une des techniques de relevé les plus performantes et les plus précises disponibles à ce jour. Les milliers de photos qui se superposent ont été prises à l’aide de drones et de caméras portatives, permettant de scanner chaque structure en détail et sous tous les angles.

« Ce projet unique rend hommage aux survivants civils et aide à prendre la pleine mesure du coût humain de la guerre », commente Fabrizio Carboni, directeur régional du CICR pour le Proche et le Moyen-Orient. « Des villes comme Alep, Gaza et Mossoul font certes la une des médias pendant la guerre, mais on ne parle que rarement des besoins à long terme de leurs habitants et des difficultés persistantes auxquelles ils font face. « Blessures urbaines » nous pousse à nous confronter aux dommages méconnus que la guerre urbaine cause aux populations, ainsi qu’à la nécessité urgente de changer la donne. »

En mettant en lumière le rôle que les autorités et la communauté internationale peuvent jouer dans la réduction des souffrances civiles, « Blessures urbaines » vise à susciter l’empathie du public et à l’inciter à agir.

Quand les combats font rage dans les villes, leurs effets dévastateurs sur les civils sont indéniables – mais les efforts déployés pour répondre aux conséquences humanitaires sont loin d’être à la hauteur. « Blessures urbaines » appelle dès lors à s’engager à protéger les civils, souligner l’importance du respect du droit international humanitaire et éviter l’utilisation d’armes explosives lourdes dans les zones habitées.

En combinant la photographie et les nouvelles technologies dans une expérience immersive, « Blessures urbaines » nous convie à un voyage captivant propice à la compréhension, à l’introspection et à la réalisation de changements concrets. Il fait office de catalyseur pour amener les individus, les communautés et les décideurs à réévaluer leur rôle dans la création d’un espace plus sûr pour les civils, même au plus fort des conflits.

Le projet « Blessures urbaines »
Les modélisations 3D du projet ont été créées sur la base de quelque 35 000 photos prises pendant l’été 2022 par les équipes du CICR sur le terrain. Elles se sont servies de drones et de caméras portatives pour établir un relevé exact de chaque structure.

Vieux souk d’Alep (Syrie) : l’identité d’une ville enfouie sous les décombres de son marché historique – met en lumière les difficultés auxquelles des communautés entières continuent de faire face, des années après la destruction du centre économique, social et culturel de leur cité.
« Les anciens disent qu’ils sont trop vieux pour reconstruire et redémarrer leur activité. Ils espèrent que leurs fils s’en chargeront. Toute chose est vouée à disparaître, mais les souks, eux, finissent toujours par revenir à la vie. » Hassan Ahmad Swaïdan, propriétaire d’une boutique dans le souk

•Hôpital universitaire Ibn Sina de Mossoul (Irak) : les soins médicaux, victime supplémentaire de la guerre – décrit l’impact durable qu’a eu la destruction du plus grand hôpital de la ville sur le système de santé publique.
« Tout le monde n’a pas les moyens d’aller se faire soigner dans un hôpital privé ou en dehors de la ville. C’est pourquoi nous avons reconstruit l’hôpital Ibn Sina, dont il ne restait que des ruines. Nous ne cherchons au final qu’à répondre aux besoins des habitants de notre ville. » Dr Faiz Ibrahim al-Hamdani, directeur de l’hôpital universitaire Ibn Sina

•Tour Al-Mena (Gaza) : des habitants racontent comment leurs espoirs et leurs souvenirs ont été ensevelis sous les décombres – met en évidence les conséquences psychologiques de la perte de logement, de la pauvreté, du déplacement et de la désintégration des réseaux de soutien à travers le prisme des hostilités de mai 2021. Nota ben : ce travail a été réalisé avant l’escalade de violence survenue en octobre 2023 en Israël et à Gaza.
« Tout a été enseveli sous les gravats. J’ai complètement perdu espoir ; je n’arriverai jamais à repartir de zéro. J’ai vécu dans cet appartement pendant près de 30 ans. C’était l’investissement de toute une vie et il a été réduit à néant, comme s’il n’avait jamais existé. Les souvenirs accumulés tout au long de ma vie, toutes les petites choses qui faisaient mon foyer ont été engloutis. » Feryal al-Sayegh, propriétaire d’un appartement dans la tour Al-Mena

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