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Le Conseil des Etats valide une aide de 35 millions pour la presse régionale

Près de trois ans après le rejet par le peuple du train de mesures en faveur des médias, la presse régionale trouve un appui au Parlement. En effet, par 37 voix contre 6, le Conseil des Etats a avalisé une aide financière supplémentaire de 35 millions de francs. Les sénateurs déplorant la situation de la presse notamment suite aux annonces de coupes de ces derniers mois.

Parmi les arguments évoqués par le représentant de cette Chambre, la nécessite de permettre aux éditeurs de passer au numérique, une crainte qu’un affaiblissement des titres régionaux n’ait une incidence sur la démocratie puisque le relais entre le monde politique et la population s’en trouverait appauvri.  A ce sujet, Baptiste Hurni (PS/NE) a rappelé a renchéri : «Je ne veux pas que ma fille n’ait que les tweets d’un milliardaire détraqué pour s’informer.»

Seul le parti UDC s’est opposé à une augmentation de l’aide indirecte à la presse.

Genèse du projet de loi
Le projet, issu d’une initiative parlementaire de Christine Bulliard-Marbach (Centre/FR), comprend une aide supplémentaire de 45 millions de francs aux 50 millions versés chaque année par la Confédération pour l’aide indirecte à la presse. Or, le Conseil national a proposé d’augmenter la contribution annuelle allouée à la presse régionale de 30 millions actuellement à 45 millions dont 30 millions devraient être débloqués pour la distribution matinale de journaux locaux et régionaux en abonnement. Le Conseil des Etats a revu la copie du National. Le montant de l’aide supplémentaire a été réduit à 35 millions.

Contributions pour la distribution matinale
Les contributions annuelles pour la distribution matinale, nouvellement proposées dans le cadre du projet, devraient être réduites de 5 millions pour un total de 25 millions de francs. La décision est tombée par 31 voix contre 14.

L’UDC et le Conseil fédéral auraient souhaité biffer cette aide comme ce point avait été des plus critiqués du paquet d’aide refusé en 2020. Ce soutient bénéficierait avant tout aux grands groupes puisqu’il serait réservé aux journaux dont le tirage est inférieur à 40 000 exemplaires et donc des journaux régionaux.

Une aide conditionnée dans le temps
L’aide est, selon le texte, limitée à sept ans et il est attendu des médias qu’ils profitent de ce délai pour investir dans un nouveau modèle d’affaires. La modification de loi évite l’écueil d’un soutien direct de l’Etat aux médias, principale critique qui avait coulé le paquet de mesures en 2022.

Le Conseil fédéral, qui a annoncé fin septembre vouloir diviser l’aide indirecte aux médias par deux, ne voulait pas d’une date butoir. Cela donnerait une pression pour abandonner la presse écrite d’ici sept ans, alors que les éditeurs assurent que ce support restera leur source principale de revenu sur les dix prochaines années.

Le dossier retourne au Conseil national….

On le voit, il n’y a pas de formule magique car les éditeurs vivent des situations économiques et technologiques très différentes.

Affaire à suivre !

 

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