Ces archives auraient dû disparaître en 2016 dans les méandres de la faillite à Genève d’un groupe de presse. En effet, les archives du Journal suisse d’horlogerie (JSH) ne figuraient pas sur la liste des actifs et n’ont pu être localisés et rapatriés dans les locaux de l’Office des Faillites que grâce à l’opiniâtreté d’un créancier lésé.
Une collection complète
«L’intérêt de cette collection que JSH Archives & Patrimoine, éditeur depuis 2019 du Journal Suisse d’Horlogerie JSH, vient d’acquérir vient du fait qu’elle est complète, comme celles qui se trouvent au MIH, le Musée International de l’Horlogerie à La Chaux-de-Fonds, ainsi qu’à la Bibliothèque Nationale Suisse» souligne Joël A. Grandjean, rédacteur en chef actuel et éditeur du JSH, encore ému des généreux soutiens qu’il a reçus dans la finalisation de cette opération.
Ces archives correspondent à trois collections complètes. De nombreux particuliers, collectionneurs ou Musées, en possèdent également des fragments. «42 volumes du JSH conservés à la bibliothèque d’art et d’archéologie, filiale du MAH, sont actuellement en cours de numérisation et OCRisation…», a confirmé Estelle Fallet, Conservatrice en chef du Domaine Horlogerie, Émaillerie, Bijouterie et Miniatures au MAH (le Musée d’Art et d’Histoire). l’accessibilité de ces pages se fera par la plateforme de recherche organisée au MAH (Centre de documentation et de recherche). Est envisagée à terme une diffusion élargie notamment via E-Periodica et The Watch Library.»
Ouvrir les archives
Pour JSH Archives & Patrimoine pas question de verrouiller l’accès de cette formidable base physique de données, représentant visuellement quelques armoires débordant d’anciens recueils reliés. «Face à la dimension globale de la Fondation «The Watch Library» en matière de regroupement et de mise en ligne d’archives horlogères, il est évident que notre collection complète de JSH lui réservera un accès privilégié», assure Joël A. Grandjean.
Un engagement pris également auprès de la Fondation Horopedia, présidée par l’horloger mythique Philippe Dufour et fondée par Marc André Deschoux, expert en horlogerie à l’origine de «Watches TV» la chaîne télévisuelle horlogère la plus importante du paysage médiatique. «En addition des contenus digitalisés et accessibles en ligne, je rêve de voir aussi à l’écran, ces délicieux volumes antiques feuilletés et manipulés avec soin», se réjouit Joël A. Grandjean, nouvel acquéreur…
Presse horlogère : 2 personnes engagées dans la sauvegarde de ce patrimoine
Le journaliste Serge Maillard, éditeur d’Europa Star, titre phare d’une légende éditoriale familiale horlogère et joaillière ininterrompue fondée par son arrière-grand- père en 1927 à Genève, incarne la quête actuelle de toute l’horlogerie face à l’enjeu de ses archives médiatiques: «Europa Star et le Journal Suisse d’Horlogerie figurent parmi les titres historiques de l’horlogerie, totalisant ensemble pas moins de 240 ans de couverture éditoriale! Ils incarnent un patrimoine essentiel pour toute l’horlogerie, dont ils continuent d’écrire l’histoire aujourd’hui, et nous pensons déjà à des projets originaux pour valoriser encore davantage cet héritage commun», relève-t-il.
Concrètement, Serge Maillard et Martine Depresle sont à l’origine de la plus importante opération archiviste jamais lancée pour et dans le secteur horloger: en septembre 2021 ils ont lancé la Fondation «The Watch Library». Comme l’explique Martine Depresle: «Fondation d’utilité publique, nous sauvegardons grâce à nos mécènes les archives de l’horlogerie détenues en Suisse et dans le monde, ceci pour les transmettre, les rendre accessibles au plus grand nombre et ainsi contribuer à nourrir la créativité et l’innovation de toute la communauté horlogère. En permanence sur watchlibrary.org, de nouvelles archives sont ajoutées aux plus de 330’000 documents accessibles à ce jour, dont les archives du Journal Suisse d’Horlogerie.»