Le jeudi 3 avril 2025 s’est tenue la toute première édition du Meilleur du Podcast, à la Datcha à Lausanne. Durant l’après-midi, trois tables rondes ont permis de dresser un état des lieux de ce média audio qui, en vingt ans, a su s’imposer dans les habitudes d’écoute. Aujourd’hui, près de 550 millions d’auditeurs écoutent régulièrement des podcasts natifs ou en replay.
La Suisse n’est pas en reste : une étude récente révèle que 22 % de la population suisse écoute des podcasts de manière occasionnelle — un chiffre en constante progression. Pourtant, malgré cet engouement, les annonceurs restent encore frileux. En cause : la difficulté à mesurer précisément les audiences. Comme l’ont souligné les intervenants lors du panel dédié à la monétisation. En effe, pour atteindre un public large, il est nécessaire de diffuser les podcasts sur de multiples plateformes. Or, les données fournies par ces dernières ne sont ni uniformes, ni toujours comparables, ce qui rend complexe l’évaluation de l’audience réelle.
Cette opacité cache une autre réalité : le podcast reste souvent un produit de niche, avec des CPM (coûts pour mille impressions) relativement élevés. Pour espérer en vivre, deux voies principales s’offrent aux créateurs : le mandat (production sur commande) ou le sponsoring.
Podcasts natifs ou replays ? Un choix stratégique pour les médias
Les médias électroniques sont aujourd’hui confrontés à un dilemme : produire des podcasts natifs, conçus spécifiquement pour une diffusion en ligne, ou simplement recycler leurs émissions en version replay. Avec la délinéarisation des modes de consommation, de nombreuses radios choisissent de transformer leurs programmes en podcasts pour toucher de nouveaux publics.
Mais en parallèle, ces mêmes médias investissent dans des formats natifs, indépendants de leurs grilles traditionnelles. Pourquoi ? Parce que ces contenus ouvrent la voie à de nouveaux territoires d’expression, en particulier auprès d’une audience plus jeune. Un choix audacieux qui a un coût : même pour une radio bien établie, produire du contenu pour un public restreint mobilise des ressources. Pourtant, c’est souvent dans ces espaces que naît l’innovation éditoriale.
Le podcast séduit le B2B
Le monde de l’économie s’est également emparé du podcast. De plus en plus d’associations professionnelles y voient une manière innovante de valoriser leurs membres, souvent peu visibles dans les médias traditionnels. Les exemples d’Alp ICT, de Genilem ou encore du Centre patronal montrent que ces productions ont principalement pour objectif de renforcer l’image de marque de ces institutions. La question de la monétisation y est généralement secondaire.
Bruno Guglielminetti : le regard québécois
La journée s’est conclue par une intervention à distance de Bruno Guglielminetti, podcasteur québécois et producteur des émissions Mon Carnet et 120 secondes de Tech. Suivi par une audience millionnaire, ce spécialiste des technologies numériques a partagé sa stratégie de diffusion. À retenir : TikTok est devenu un levier indispensable pour bâtir une large communauté d’auditeurs.
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