Trois ans après le rejet d’un précédent projet par le peuple, le Parlement suisse a validé mardi une aide supplémentaire de 35 millions de francs pour la presse régionale et associative. Cette mesure est toutefois limitée à sept ans.
La presse régionale et locale en Suisse bénéficiera d’un soutien financier accru. Le Parlement a adopté mardi une aide supplémentaire de 35 millions de francs par an, validée après un compromis entre le Conseil national et le Conseil des États.
Désormais, la presse régionale et locale recevra 40 millions de francs par an, soit 10 millions de plus qu’actuellement. Le Conseil national souhaitait initialement porter cette enveloppe à 45 millions, mais les sénateurs ont refusé cette hausse.
Les aides à la distribution matinale ont également été ajustées : alors qu’un montant de 30 millions était proposé, il a été ramené à 25 millions, un chiffre accepté par les députés. Le PLR et l’UDC ont plaidé en vain pour une réduction à 15 millions. Leur proposition a été rejetée par 109 voix contre 85.
Le soutien à la presse associative maintenu
L’aide à la presse associative a été un sujet de débat intense. Les députés avaient initialement prévu de supprimer cette subvention de 20 millions, mais les sénateurs ont défendu son maintien.
« Il est de la responsabilité des associations de produire leur presse sans subventions publiques », a argumenté Lorenzo Quadri (Lega/TI) au nom de la commission. À l’inverse, le Centre et la gauche ont insisté sur l’importance du tissu associatif pour la démocratie et la diversité des médias. « Ce soutien est crucial pour les régions comme le Tessin et la Suisse romande, où les coûts de production sont plus élevés », a souligné Martin Candinas (Centre/GR). Le maintien de cette subvention a été voté par 97 voix contre 93 et 7 abstentions.
Un soutien temporaire
Cette aide financière, qui restera en place pour une durée de sept ans, vise à offrir aux médias le temps d’adapter leur modèle économique. Contrairement au projet rejeté par le peuple en 2022, cette mesure évite un soutien direct de l’État aux médias, un point qui avait suscité de vives critiques à l’époque.