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Le PIB vaudois devrait rester stable en 2020

Les révisions à la baisse des prévisions du Fonds monétaire international (FMI) depuis début 2018 témoignent de l’ampleur du ralentissement de la dynamique conjoncturelle. La croissance mondiale pour 2019 est maintenant estimée à 2,9%, son rythme le plus bas depuis la grande récession mondiale de 2009, alors qu’un rythme de 3,9% était prévu il y a deux ans. Ce ralentissement concerne toutes les régions du monde et s’explique notamment par les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis, par le manque de dynamisme de la zone euro et par une baisse de régime des économies émergentes. Pour 2020, le FMI table sur une légère amélioration de la croissance mondiale, à 3,3%.

En Suisse et dans le canton de Vaud, la faiblesse des marchés d’exportation et le renforcement du franc par rapport à l’euro depuis bientôt deux ans freinent les investissements et les exportations. Malgré un repli de 1,9% à 13,6 milliards de francs en 2019, les ventes de produits vaudois à l’étranger restent cependant proches de leur record historique. De plus, l’économie du canton bénéficie du soutien des branches actives sur le marché intérieur et les perspectives sont loin de celles d’une croissance nulle ou d’une récession. Les estimations et les prévisions de croissance pour le canton sont proches de celles pour l’ensemble de la Suisse, qui s’inscrivent à 1,3% pour 2019 et 2020, et à 1,6% pour 2021. Toutes les données ont été corrigées des effets des grandes manifestations sportives internationales.

Le climat conjoncturel est caractérisé par un degré d’incertitude élevé. La possibilité d’une escalade dans les tensions commerciales subsiste, malgré les progrès dans les discussions entre la Chine et les États-Unis. De même, l’épidémie de coronavirus en Chine et une possible extension de cette dernière à d’autres territoires peuvent avoir un impact négatif sur la croissance. S’agissant de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE), les inconnues sont toujours nombreuses. À cela s’ajoute l’instabilité liée aux divers foyers de tension géopolitique dans le monde. Sur le plan suisse, une poursuite de l’appréciation du franc, en tant que valeur refuge, n’est pas exclue, tandis qu’une certaine incertitude est présente dans l’évolution des relations avec l’UE.

En ce qui concerne les branches, la chimie-pharma, l’industrie des machines et l’horlogerie ainsi que l’hôtellerie-restauration pourraient afficher pour 2019 et 2020 une croissance marquée (au-delà de +2%). Une croissance modérée (entre +0,5% et +2%), comme l’an dernier, est attendue cette année dans les services aux entreprises et les activités immobilières ainsi que dans les services publics et parapublics. Dans la construction et dans les services financiers, la croissance pourrait s’accélérer, passant de modérée en 2019 à marquée en 2020.

Dans les transports et les télécommunications, une stabilisation est prévue, avec une stagnation (évolution entre -0,5% et +0,5%) cette année, après un repli modéré (entre -0,5% et -2%) de l’activité l’an dernier. À l’inverse, une croissance modérée en 2019 pourrait céder la place à une stagnation en 2020 dans le commerce.

Quatre publications par an
Le PIB vaudois est publié depuis 2009. Pour garantir un calcul rigoureux et transparent, la BCV, l’État de Vaud, représenté par le Service de la promotion de l’économie et de l’innovation et Statistique Vaud, ainsi que la CVCI ont mandaté l’Institut CREA d’économie appliquée de la Faculté des HEC de l’Université de Lausanne. La méthodologie du CREA intègre notamment les estimations des PIB cantonaux de l’Office fédéral de la statistique. Depuis janvier 2019, les données sont corrigées des effets des grandes manifestations sportives internationales, introduites dans les comptes nationaux en 2017.

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