Oui, le télétexte existe toujours ! Et il va même fêter ses 40 ans. Que ce soit pour les nouvelles, le sport, la météo ou les programmes radio-TV: le télétexte a la surface de texte appropriée pour toutes les informations rapides – et les fans connaissent depuis longtemps par cœur sa numérotation.
Le directeur général de la SSR de l’époque, Leo Schürmann, n’aurait sûrement jamais imaginé que le nouveau système, alors révolutionnaire en Suisse, qu’il a présenté le 3 juillet 1984, allait perdurer si longtemps. Un peu d’histoire : 1984 est l’année de lancement du Macintosh – premier ordinateur personnel doté d’une souris – du premier CD-ROM, du discman, de Tetris ou encore du Motorola Dynatac – premier téléphone mobile commercial. Le télétexte est introduit en Suisse romande en 1985, puis un an plus tard en Suisse italophone.
Comment cela fonctionne-t-il ?
Le télétexte est un système de transmission de l’information développé pour diffuser des informations textuelles via les signaux TV. Au départ, un décodeur télétexte intégré au téléviseur lisait les données transmises et les affichait à l’écran quand l’utilisateur.trice activait le mode prévu à cet effet. Avec l’introduction de la télévision numérique, le service a lui aussi été numérisé, la qualité de l’image améliorée et le temps de réponse raccourci. Aujourd’hui, les informations sont transmises aux téléviseurs numériques via un flux de données supplémentaire. Son layout pixellisé désormais culte, dans son look original des années 80, en 8 couleurs avec ses 25 lignes à 40 caractères par pages et 800 pages au maximum, a survécu jusqu’ici. Depuis 2009, le télétexte est aussi disponible sous forme d’app ou en ligne, via teletext.ch. Les pages les plus populaires sont la 180 (sport), la 500 (météo), la 700 (programme radio-TV), la 104 (Suisse) et la 100 (page d’accueil avec les brèves). Les utilisateur.trices apprécient peu tout changement de pagination. Les informations du télétexte sont particulièrement prisées lors des dimanches de votation ou lors des grandes manifestations sportives comme les championnats d’Europe de football. Le télétexte est aussi un outil très apprécié des personnes atteintes de déficience sensorielle: à partir de la page 770, elles peuvent paramétrer le sous-titrage des programmes TV.
Un média qui a toujours une forte audience en Suisse
A l’heure actuelle, 2,5 millions de personnes le consultent occasionnellement et 1,6 millions au moins une fois par semaine. En termes d’utilisation, le télétexte se place ainsi devant LinkedIn, Tiktok ou encore X. Quand, en 2021, les chiffres de l’IGEM Digimonitor relatifs à l’utilisation média ont été publiés et que l’on a pu lire «Instagram dépasse pour la première fois le télétexte», nombreux.ses sont les jeunes qui se sont demandé: «le télétexte?».
A part en Suisse, le télétexte existe encore en Allemagne, en Autriche, en Italie, en Espagne, au Portugal, en Norvège, en Finlande, en Suède, aux Pays-Bas, en République tchèque et en Pologne. Au fil des ans, des pays comme la Grande-Bretagne, l’Irlande ou encore la Belgique ont abandonné leurs services traditionnels de télétexte, le plus souvent en raison de l’utilisation généralisée d’Internet et des technologies numériques, qui offrent des possibilités d’information plus complètes et plus interactives.
La technologie de la relève est depuis longtemps en place
La technologie qui succède au télétexte existe depuis 2013 déjà: il s’agit de la HbbTV («Hybrid broadcast broadband TV»), que l’on peut aisément activer en pressant le bouton rouge de la télécommande des téléviseurs modernes connectés à Internet. La HbbTV allie télévision numérique et Internet, a un visuel plus moderne et, en plus du télétexte dans un nouveau design, propose aussi des informations complémentaires sur les programmes en cours de diffusion, le streaming en direct, les vidéos à la demande et surtout, des services supplémentaires pour les personnes atteintes de déficience sensorielle.