Créée en 2016, l’enquête photographique genevoise est un mandat annuel d’un montant de 25’000 francs confié par la Ville de Genève à une ou un photographe. Elle a été initiée par le Département de la culture et de la transition numérique sous l’impulsion de la politique de valorisation de la photographie souhaitée par le magistrat Sami Kanaan. Le fruit de l’enquête est déposé pour être conservé de façon pérenne au Centre d’iconographie de la Bibliothèque de Genève et ainsi entrer dans les collections iconographiques municipales. Depuis 2022, en plus de conserver les images réalisées, la Bibliothèque de Genève organise l’enquête, pour laquelle elle est assistée d’un groupe d’experts qui accompagne le projet.
L’édition 2024
Réalisée l’an dernier, l’enquête photographique de Rebecca Bowring est désormais visible sur le site du Centre d’iconographie. En partant de la thématique qui lui a été confiée (« les résistances »), cette jeune photographe propose « une enquête sur les résistances à la fois subtiles et puissantes qui accompagnent nos vies quotidiennes».
Dans son œuvre, elle interroge le paradoxe temporel de la photographie et la matérialité des images que nous produisons tous et toutes au long de nos vies. Elle aborde la photographie comme un médium durable, mais fragile, situé à l’intersection de nos souvenirs individuels et collectifs. Diplômée de l’École de photographie de Vevey et de la Haute école d’art et de design de Genève, Rebecca Bowring vit et travaille à Genève, d’où elle réalise ses projets et mandats.
« Actuellement on produit une quantité astronomique d’images, mais nous n’avons aucune idée d’où elles vont et ce qu’il restera pour les générations à venir. Qu’est-ce qui reste et comment, sont des questions qui m’habitent. Dans les archives traditionnelles, une sélection est faite selon certaines normes. J’ai voulu montrer le récit de personnes qui à priori n’auraient pas été gardées au sein des archives, car c’est ici aussi là que se situe la résistance. »
Que verra-t-on l’an prochain ?
Tous les trois ans, la thématique confiée change. Depuis janvier 2024, c’est Emmanuelle Bayart qui documente la Ville sous l’angle des résistances. Le fruit de son travail sera rendu début 2025