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Les entreprises suisses doivent miser autant sur les compétences humaines que sur les capacités numériques

Accenture Suisse réalise chaque année une étude intitulée « Top 500 » en collaboration avec le Swiss Economic Institute KOF de l’Ecole Polytechnique fédérale de Zurich (ETHZ). Selon cette étude, les facteurs clés de succès pour exploiter l’intégralité du potentiel de la numérisation sont : des collaborateurs innovants, des investissements dans des technologies à base de logiciels, une croissance numérique ainsi qu’un écosystème collaboratif de partenaires. Cette étude indique clairement que le capital humain est aussi important pour le succès d’une entreprise que le sont les machines. D’autre part, de plus en plus d’entreprises performantes suisses se focalisent davantage sur les compétences humaines telles que la communication, la créativité et l’inventivité, plutôt que sur les capacités techniques avancées. Malgré la prise de conscience largement répandue que ces quatre facteurs sont à la base du succès, peu d sociétés suisses franchissent le pas de cette évolution organisationnelle nécessaire pour consolider leurs activités numériques.

Les entreprises en Suisse reconnaissent de plus en plus que le monde numérique correspond à une réalité nouvelle. Elles investissent donc des montants considérables dans la numérisation de leurs services et dans l’implémentation de nouveaux modèles d’activités numériques. Néanmoins, l’étude démontre que les seuls investissements dans les technologies numériques ne rendent pas forcément l’entreprise plus performante et que les investissements excessifs, au contraire, peuvent nuire à son succès.

« Notre recherche fournit de précieuses informations sur les moyens permettant aux entreprises suisses d’accélérer leur numérisation et de combler les écarts avec leurs proches concurrents », explique Thomas D. Meyer, Country Managing Director d’Accenture Suisse. « L’étude montre aussi que les entreprises les plus performantes sont celles qui appliquent les dimensions de différenciations identifiées à leurs collaborateurs, leurs investissements et les technologies. »

Une analyse sur plus de 5’000 entreprises suisses actives dans neuf secteurs différents et conduite pendant 12 ans (2005 – 2017) démontre que l’augmentation des investissements numériques de 1% conduit à une augmentation de 1,5% du résultat brut. Toutefois, cela ne s’applique qu’aux entreprises présentant un niveau d’investissement par collaborateur supérieur à la moyenne. L’étude démontre aussi que le bénéfice tend même à diminuer lorsque l’entreprise réalise des investissements trop importants dans le domaine numérique. Cela laisse donc à penser qu’un investissement important n’est pas le seul levier de croissance pour augmenter la rentabilité. Suite à cela, Accenture a analysé des facteurs tels que l’orientation stratégique, l’introduction de nouvelles technologies d’information, la présence de compétences pertinentes et la participation à l’écosystème, afin de comprendre les différences de rentabilité dans l’ère du numérique. Afin d’exploiter l’intégralité du potentiel des investissements numériques, les entreprises les plus performantes se différencient de leurs concurrents dans quatre domaines :

1. La flexibilité par rapport aux évolutions du marché

Les entreprises les plus performantes utilisent les investissements numériques non seulement pour améliorer des processus internes, mais aussi pour poursuivre des objectifs précis sur le marché. Cela implique notamment le développement de nouveaux modèles d’activités, l’augmentation de la flexibilité par rapport au marché, l’introduction rapide de nouveaux produits et prestations de service, l’approfondissement des connaissances du marché et des clients, l’acquisition de nouveaux talents et le développement de collaborateurs engagés. Bien que des différences apparaissent entre les différents secteurs, un schéma apparait clairement : les entreprises développent leurs investissements numériques, afin d’exploiter de nouvelles opportunités de croissance.

2. Des investissements dans les technologies à base de logiciels

Les entreprises les plus performantes investissent considérablement dans les technologies de logiciels, appelées « Asset Light », telles que l’analytique, le CRM, la gestion de la chaîne d’approvisionnement et les réseaux sociaux. Ces applications intelligentes à base de logiciels influencent le mode de fonctionnement et la croissance des entreprises. L’étude démontre que les entreprises les plus performantes investissent dans les technologies numériques pour les raisons suivantes :

92% pour l’analyse rapide des données internes ;
81% pour l’amélioration de l’échange de données entre les différents services de l’entreprise
70% pour l’accélération de l’analyse des données externes
64% pour la facilitation de l’échange automatisé des données avec des partenaires externes.

3. Des investissements dans les compétences des collaborateurs

Outre les connaissances techniques, les compétences et la capacité d’innovation s’avèrent être des éléments primordiaux pour se distinguer de ses concurrents. Cela s’applique notamment à l’importance que les dirigeants accordent auxdites « Soft Skills » telles que les compétences sociales et de communication, la capacité de décision autonome et de prise de directives, qui sont en moyenne plus élevées de 9% dans les entreprises les plus performantes.

4. La collaboration au sein d’un écosystème de partenaires

Un des facteurs du succès dans l’ère de la numérisation est la mise en réseau des clients, fournisseurs, concurrents ou universités au sein d’un écosystème. Un tel réseau offre l’accès à de nouvelles idées, compétences, talents, technologies, clients et marchés. Selon l’étude, les entreprises les plus performantes se distinguent par le fait qu’elles sont en mesure d’accéder à des sources d’innovation externes. L’étude a constaté notamment que :

17% des entreprises les plus performantes ont conclu des partenariats de recherche et développement avec des entreprises d’autres secteurs (par rapport à seulement 6% pour les autres entreprises) ;
8% des entreprises les plus performantes font des partenariats en R&D avec des entreprises du même secteur (par rapport à seulement 2% des autres entreprises).
Cela reflète la convergence des secteurs et prouve que le succès économique dépend de partenariats intelligents et d’investissements communs, qui dépassent les limites traditionnelles des secteurs.

Dans ce contexte, les raisons pour lesquelles les entreprises suisses ont du mal à exploiter le potentiel économique des technologies numériques sont évidentes. D’une part, les investissements numériques dans la recherche et le développement ne sont pas encore une priorité. Et bien que la Suisse occupe la première place dans l’indice d’innovation mondial, l’introduction de nouvelles technologies manque toujours de dynamisme. D’autre part, un grand nombre d’entreprises suisses ne se focalise pas assez sur les compétences humaines. Les sociétés utilisent dans leur ensemble des investissements numériques pour augmenter l’efficacité de procédures, mais beaucoup moins pour accéder à de nouvelles opportunités de croissance.

Victoria Marchand

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