« Charge mentale » est le mot romand de l’année, suivi de « sécheresse » et d’« infox ». Trois mots pour trois maux qui auront marqué 2018.
En 2018, trois régions linguistiques de Suisse ont élu leur mot de l’année : la Suisse alémanique, la Romandie et, pour la première fois, la Suisse italophone. En 2019, la quatrième langue officielle, le romanche, viendra compléter le carré. Comme en 2017, un corpus textuel compilé par les chercheurs de l’Université des sciences appliquées de Zurich (ZHAW) a servi de base aux délibérations de chacun des trois jurys. C’est ensuite ce même corpus qui a permis de retracer l’évolution récente des mots choisis par les jurys pour mettre en lumière les réalités sociales dont ils témoignent et qu’ils construisent même parfois (voir encadrés ci-dessous).
Le jury francophone se composait de linguistes aux spécialisations diverses (terminologie, traductologie, plurilinguisme, analyse du discours, linguistique de corpus), de journalistes, d’enseignants de français, et d’artistes (écrivain, slameur), multipliant les perspectives : scientifique, pratique, artistique. C’est donc au croisement de ces différentes approches que le jury a débattu des tendances documentées par le corpus Swiss-AL afin de déceler ces mots qui font la Suisse de 2018. Au palmarès, trois mots de l’année pour trois dimensions : l’individu doit faire face à la charge mentale, la société se retrouve aux prises avec l’infox et la planète souffre de sécheresse.
La Suisse alémanique, quant à elle, a couronné « Doppeladler » (aigle bicéphale), « Rahmenabkommen » (accord-cadre) et « 079 », tandis que le jury italophone a choisi « gesto dell’aquila » (geste de l’aigle), « notte tropicale » (nuit tropicale) et « criptovalute » (cryptomonnaies).