Aux quatre coins du pays, nombre d’analystes et de chroniqueurs le soulignent : des choses étonnantes se passent dans notre monde. Les épargnants paient pour confier leur argent à des tiers. Les États et les entreprises solvables reçoivent de l’argent pour contracter des dettes. La mise en scène d’instincts inférieurs, l’égoïsme forcené, l’impudeur et les mensonges ne mènent pas au confessionnal ou en prison, mais à la Maison Blanche.
Et l’économie créative ?
Chez nous, quelle évolution rencontrons-nous? Tentons de regarder en direction des jeunes, qui sont un indicateur fiable de ce à quoi l’avenir ressemblera. Au sein de l’académie in flagranti, nous avons accueilli plus d’un talent ayant commencé sa carrière comme maçon, dans le tourisme, en tant qu’ouvrier du bâtiment ou encore comme laborantin en chimie.
Cette diversité de profils s’est également illustrée lors du Boot Camp organisé l’été dernier par Leading Swiss Agencies, lequel était destiné non seulement aux stagiaires des agences LSA mais aussi aux personnes venant d’autres milieux professionnels. Nombre de participants y ont amené leur expérience acquise dans les médias, le journalisme ou encore le tourisme. À la fin de la semaine de cours, la présentation des études de cas – qui avaient été dispatchées par thèmes et travaillées en petits groupes les jours précédents – a montré clairement comment ces jeunes abordaient les sujets et développaient des idées. En raisonnant ensemble et de façon interconnectée, ils recherchent, et trouvent, dans la communication une activité qui fait non seulement appel à leur créativité mais aussi à d’autres compétences.
La publicité, sur une pente glissante ?
Alors qu’en politique la « boulevardisation » catapulte les candidats aux élections présidentielles, les entreprises et les agences s’efforcent de donner dans la pertinence plutôt que dans la futilité. On assiste presque à une inversion des tendances : pendant longtemps les annonceurs ont cherché la simplification, le divertissement facile et les formules toutes faites. Mais aujourd’hui, lorsqu’on crée du contenu, on s’applique autant à adapter son discours aux cibles qu’à susciter le débat, et on s’attache à vérifier l’exactitude des faits. Des procédés qui jusque-là étaient réservés au journalisme et à la politique.
Créée conjointement par LSA, l’ADC et l’APGS, l’Ad School intègre cette notion d’interdisciplinarité dans son cursus en rassemblant stratèges et créatifs ; elle conduit à l’obtention d’un CAS en planification stratégique et création, délivré par la Haute école de gestion de Zurich. Qui aurait pensé, il y a encore quelques années, que les diplômes et les certificats deviendraient aussi tentants pour les stratèges et les créatifs qu’un voyage à Cannes!
Qui sait, les jeunes talents de notre branche serviront peut-être de modèles à d’autres? Alors les politiciens prendraient leurs électeurs autant au sérieux que le fait l’économie créative vis-à-vis de ses publics cibles. Le milieu de la communication serait précurseur, et ses jeunes têtes bien faites marqueraient la cadence… Des perspectives peut-être un peu fantaisistes, mais certainement réjouissantes.
Signature : Michael Hählen, CEO de IN FLAGRANTI COMMUNICATION et président du groupe de travail sur la formation au comité de LEADING SWISS AGENCIES.
[ASIDE]Les agences romandes membres de LEADING SWISS AGENCIES
Agence Trio SA
Gaultier Collette SA
Havas Worldwide Genève
MEC Switzerland AG
mediatonic sa
Saatchi & Saatchi
SYNTHESE Stratégie et communication d’entreprise SA
Virtua SA