La Journée internationale de la liberté de la presse a lieu chaque année le 3 mai – et ce thème est actuellement plus important que rarement. Selon un rapport de l’UNESCO, 85% de la population mondiale vit dans un pays où la liberté de la presse a sensiblement diminué au cours des cinq dernières années. D’un point de vue global, la liberté de la presse est parfois si fortement limitée que les professionnels des médias sont menacés dans leur vie et leur intégrité physique. Selon l’UNESCO, 455 journalistes ont été tués dans le monde au cours des cinq dernières années.
La Suisse n’est plus dans le top ten en matière de liberté de la presse
Dans la récente révision du code de procédure civile, les obstacles aux mesures superprovisionnelles des tribunaux contre les médias ont été allégés. Le projet de révision de la loi sur le renseignement prévoit également un affaiblissement sensible de la protection des sources dans le travail journalistique. Et depuis quelques années, la liberté de la presse est fortement limitée dans le secteur financier. L’article 47 de la loi sur les banques doit certes être modifié, mais l’obstacle subsiste. A cela s’ajoute le fait que les plaintes stratégiques et abusives contre les médias deviennent de plus en plus un moyen éprouvé – contrairement à l’UE, il n’existe pas encore de réponse politique dans notre pays.
C’est pourquoi la Suisse ne figure toujours pas dans le top 10 du classement international de Reporters sans frontières. Encore cinquième en 2018, la Suisse n’occupe actuellement que la douzième place. Les leaders en matière de liberté de la presse sont les pays nordiques que sont la Norvège, le Danemark, la Suède, l’Estonie et la Finlande.
S’engager d’une voix unie pour la liberté de la presse
L’association des éditeurs SCHWEIZER MEDIEN (VSM) s’engage donc, avec les associations d’éditeurs d’Allemagne, du Luxembourg et d’Autriche, pour un renforcement de la liberté de la presse par le biais d’une campagne d’annonces commune.
Le message est clair : les médias doivent pouvoir travailler librement et sans censure afin de pouvoir rendre compte de manière indépendante et fiable. Car, selon l’appel, « sans liberté de la presse et sans diversité des médias, l’avenir s’annonce sombre. Les abus de pouvoir et la manipulation fleurissent. La démocratie est en danger ». En utilisant le sujet accrocheur de l’annonce dans leurs publications, les membres des associations envoient un signal fort de solidarité et de défense du droit fondamental de la liberté des médias en cette journée de la liberté de la presse.
En outre, le VSM s’est impliqué ces derniers mois, avec d’autres acteurs de la branche, dans l’élaboration du plan d’action national pour la sécurité des journalistes en Suisse, sous la direction de l’Office fédéral de la communication (OFCOM). Avec ce plan d’action, le département du ministre des médias Albert Rösti souhaite, en collaboration avec la branche des médias, renforcer la conscience de l’importance des médias indépendants et mieux protéger le travail important des journalistes. L’ASM continuera à s’engager activement avec ses membres dans la mise en œuvre du plan d’action.
En raison de la tendance politique inquiétante à l’égard de la liberté des médias, le VSM a créé en 2021 une alliance unique et large d’organisations de la branche – des syndicats, des ONG jusqu’aux associations de radio, de télévision et d’éditeurs. Celle-ci continuera également à s’engager, notamment au niveau politique, pour la liberté de la presse en Suisse.