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Louez un blogueur

Il y a quelque chose de pourri au royaume des blogs. L’émergence du journalisme citoyen, qu’ils disaient. Ces milliers de nouvelles voix qui contribuent à rendre le débat plus clair, entre les médias traditionnels et les communiqués des entreprises. Soyez prévenus. Certains ne vous diraient pas toute la vérité.

Au fil des jours, le blogueur écrit sur ce qu’il aime, évoque ce qu’il fréquente, raconte ce qu’il consomme. En toute indépendance. Autant de publicité gratuite au bénéfice des marques citées. Et, quelle crédibilité : c’est de sa vie dont il parle, spontanément, sans toucher d’avantages particuliers.

Les marques ont vite compris le potentiel. Les vins Stormhoek jouent clairement la stratégie blogs : pour positionner son produit  dans de jeunes cercles consommateurs dans le monde entier, la marque offre des bouteilles aux blogueurs, organise des « geek dinners » pour jeunes passionnés de la technologie en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, et blogue, logique, ses efforts de promotion via son propre site également.

D’autres sont plus discrètes. Stokke, équipementier pour enfants scandinave, a accompagné le lancement d’un nouveau produit en France en offrant une cinquantaine de poussettes plutôt design à de jeunes parents parisiens. Certains d’entre eux étaient blogueurs.

Aucune obligation d’en parler, un cadeau gratuit. Chacun fait ensuite selon sa déontologie. Le lien est généralement clair: l’usage d’une « disclosure » est de pratique courante.

Si je vous parle de ce boulanger, c’est que j’ai une aventure avec sa femme. Quand Loïc parle d’une start-up dont il partage les intérêts, il le dit clairement. Grand fana de la course à pied, il teste pour vous le Nike + iPod? Il ne cache pas qu’on lui a demandé son avis.

Jusqu’où peuvent aller les annonceurs? Rémunérer des voix extérieures pour publiciser son message, l’idée n’est pas neuve. Mais depuis peu, la voix citoyenne peut être achetée à l’insu du lecteur. Pay per Post paie ainsi le blogueur. Pour écrire sur un sujet donné. Avec ses mots à lui.

Dans la bulle web 2.0, on croit au potentiel de ce vecteur. Début octobre, cette start-up née en 2006 a annoncé avoir levé 3 millions de dollars en capital-risque. Son but avoué? Lancer la révolution de la publicité générée par le consommateur. Concrètement, la plate-forme met en relation des annonceurs et des supports, qui les paient pour créer des messages personnalisés adressés à autant de micro-audiences.

Les supports, ce sont les blogs. Et le blogueur est payé pour ne pas dire qu’il écrit au nom d’une marque.

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