Deux ans après le début du premier confinement et un mois après la fin officielle de la pandémie, le Musée de la communication intègre le thème du Covid-19 dans son exposition permanente. Il vient d’aménager une vitrine et d’installer une œuvre d’art qui donnent à réfléchir sur les deux années écoulées, faisant entrer le passé le plus récent dans ses murs.
La date du 16 mars 2020 est gravée dans notre mémoire collective. Beaucoup d’entre nous se rappellent encore exactement où ils ont appris la nouvelle: le Conseil fédéral ordonne un confinement national en raison de la pandémie. Dans cet îlot de sûreté qu’est la Suisse! Du jour au lendemain, notre vie se trouve bouleversée. Un chose encore inimaginable peu de temps auparavant.
La date du deuxième anniversaire du confinement approche. Un mois avant, jour pour jour, le Conseil fédéral a levé presque toutes les mesures et déclaré la pandémie terminée. Il est donc temps de faire entrer ce chapitre de notre histoire au musée, pourrait-on dire. Au sens propre comme au sens figuré. Le Musée de la communication de Berne, toujours dans l’air du temps, a déjà intégré le sujet dans son exposition.
Un musée réfléchit sur le présent
Le Musée de la communication est un commissaire d’exposition dynamique. Il renouvelle régulièrement des pans de l’exposition permanente, qui reste donc toujours d’actualité. C’est dans cet optique qu’il a complété le secteur d’exposition «Mémoire» d’une vitrine sur le Covid-19. Des masques chirurgicaux et des lettres au Conseil fédéral viennent rappeler le temps où les mesures anti-Covid marquaient notre vie quotidienne. Ces lettres étaient adressées à Simonetta Sommaruga, alors présidente de la Confédération, et le musée les a ajoutées à sa collection en tant que documentation sur la pandémie. La bande son de la vitrine nous fait revivre la conférence de presse du Conseil fédéral du 16 mars 2020: «Maintenant, une réaction forte s’impose dans tout le pays.», tels étaient les mots de Simonetta Sommaruga, encore gravés dans nos mémoires. La présidente de la Confédération a ensuite reçu beaucoup de courrier, bien plus que d’habitude. Le contenu de ces lettres montre clairement combien la période a polarisé: les uns louent les dirigeants du pays, les autres les critiquent vivement. La vitrine donne à réfléchir au deux années écoulées: que reste-t- il de ces fossés? Beaucoup de choses à communiquer, en tout cas.
Le Covid prend un tour artistique
Le Musée de la communication propose aussi une réflexion artistique sur la pandémie. Il a enrichi sa collection d’une œuvre de l’artiste suisse Daniela Keiser et montre «Whisper in Translation» dès le 16 mars 2022 dans la salle d’étude. L’artiste joue avec les aspects communicationnels de la pandémie, mêlant la censure chinoise et la réalité suisse. Au centre de l’œuvre, on peut voir Ai Fen, la femme médecin chinoise qui a la première évoqué le nouveau virus. Ses déclarations ont été immédiatement censurées dans son pays. Mais la société de l’Internet sait faire preuve de créativité: l’interview est traduite dans de très nombreuses langues, notamment en klingon (Star Trek) et en elfique (Le Seigneur des anneaux). La convocation de Daniela Keiser à la vaccination, en mai 2021, conclut le travail. L’artiste traite ces événements dans une grande œuvre en 48 parties.