Atypique, hors norme, innovante, voire même décalée, la publicité et la communication autour du gérant Netflix a de quoi poser des questions quant à sa façon de travailler son marketing. Arrêt sur image sur quelques recettes qui ont très bien fonctionné, mais qui agacent les professionnels de la branche.
Il n’aura pas fallu dix ans pour que ce « nouvel » acteur de la location de contenus en ligne creuse sa trace passant ainsi de sept millions d’abonnés aux Etats-Unis à bientôt cent millions dans le reste du monde. Diffuseur, mais aussi surtout producteur de contenus, Netflix s’est clairement positionné comme concurrent des grosses majors déjà en place depuis très longtemps.
Un marketing bien orchestré
Quoi de plus normal dès lors de voir le marketing de la firme californienne s’aventurer dans des travers quelque peu innovants, voir même totalement disruptifs par rapport à de ce qui se fait habituellement en matière de marketing et de publicité. Par exemple, Netflix manie comme personne l’art du teasing. Que ce soit sur les réseaux sociaux avec un ton franchement irrévérencieux pour certains contenus avec lesquels cela colle parfaitement, des teasers vidéo superbement bien réalisés, courts et efficaces et qui ont le mérite de nous donner envie d’en avoir plus ou tout simplement via un univers visuel qui ferait presque oublier que Netflix à des choses à nous vendre. Services innovants et expérience utilisateur l’emportent sur les contenus qui sont répertoriés dans son catalogue.
Cela ne veut pas dire pour autant que Netflix ne prête pas attention à la qualité des séries et des films mis à la location en ligne (même si l’offre complète n’est pas si évidente à découvrir). A la différence de la majorité de ses concurrents, qui misent sur l’aspect exclusif d’une série pour une niche d’abonnés, Netflix a choisi de se la jouer global et non par catégories.
Une ligne graphique très identitaire
Revenant sur l’aspect visuel et l’expérience utilisateur, force est de constater qu’un travail graphique et visuel hors pair est réalisé pour chaque locomotive pour les titres que la firme souhaite mettre en avant. Belle surprise de voir le travail sur les polices de caractères, les vignettes et les images choisies afin qu’elle vous/nous mettre l’eau à la bouche sur l’écran d’accueil. À l’image de « Dark », production européenne qui affiche un univers graphique tellement travaillé que l’on en oublierait ses origines allemandes. Reste que cet exemple assure aussi pour son intrigue principale et le travail remarquable de la réalisation. L’autre particularité Netflix est l’annonce en bloc la sortie prochaine de ses nouveaux titres au risque, assumé, d’apparaître comme une très grosse machine à produire du contenu. C’est d’ailleurs un point qui fâche les journalistes puisqu’à chaque annonce des sorties, ils ont le sentiment que la promotion des films ou séries passe après celle de la plate-forme.
Une stratégie assumée car Netflix s’adresse directement et avant-tout à son public, là où ses concurrents s’allient encore du service des journalistes. On le voit notamment par le choix de privilégier les réseaux sociaux comme outil de communication. Une manière de passer de court-circuiter et de passer outre l’intermédiaire médiatique. Maîtrise du timing des annonces et public directement touché avec des bonus spécifiques. Ce diffuseur organise de gros événements ponctuels où il dévoile toutes ses nouveautés pour souligner l’aspect conséquent de sa production « maison ». Il sollicite les fans des séries sur les réseaux sociaux pour les engager sur les différents titres vidéo disponibles sur le catalogue tout en les faisant accéder à la plateforme. Résultat : ils deviennent à leur tour les ambassadeurs de la marque au grand N permettant aux autres utilisateurs de consommer également du contenu en ligne. Malin !