Le Canton et la Ville de Neuchâtel, le NIFFF et John Howe vont créer un lieu de référence dédié au fantastique, à l’art et à l’innovation. Ce nouvel espace d’exposition, de création et d’innovation autour des œuvres de John Howe et des imaginaires fantastiques verra le jour à Neuchâtel en 2025.
Le projet « La Tour du fantastique » redonne vie à un lieu appartenant au canton et laissé plusieurs années sans affectation, mis au service d’une vision qui rassemble histoire et imagination, passé et futur, création et innovation, rêve et féérie », a indiqué Laurent Kurth, conseiller d’Etat, responsable du Service des bâtiments, au nom de l’Etat qui mettra le bâtiment à disposition. Ce projet est le fruit d’une collaboration enthousiasmante entre la Ville et le Canton, unis pour développer la création contemporaine et l’innovation. Il aura fallu plusieurs années pour le voir mûrir, porté par quatre partenaires et impliquant de nombreux acteurs.
Pour un public local, national et international
La tour médiévale, dont les origines remontent au 10e siècle – l’une des plus anciennes constructions de Neuchâtel – sera reliée par une passerelle au corps de prisons, un bâtiment exploité jusqu’en 1996 avec des cellules encore visibles, formant un lieu d’exposition évolutif et technologique consacré aux œuvres de John Howe. « Le projet renforce la place du fantastique à Neuchâtel. La Tour vise un public local, national mais aussi international », a expliqué Thomas Facchinetti, conseiller communal de la Ville de Neuchâtel, responsable de la culture.
John Howe, Neuchâtelois d’origine canadienne, est une référence internationale en matière d’illustration de l’œuvre de J.R.R. Tolkien. Il a été le directeur général et artistique des adaptations du Seigneur des Anneaux et du Hobbit à l’écran, ainsi que, tout récemment, de la série Les Anneaux de pouvoir, dont la seconde saison est en cours de création. Très engagé dans le projet, l’artiste le conçoit également comme un lieu d’incubation de jeunes talents : « Ces anciennes prisons ne peuvent plus servir leur désignation d’origine, mais peuvent héberger la réflexion, le voyage merveilleux, l’évasion ; devenir lieu de rencontre, d’émulation et de création, pour profiter de toutes les compétences présentes dans la région. »
Incubation artistique et innovation
Car un troisième bâtiment, accolé aux anciens espaces carcéraux, entre en scène, celui occupé en partie par l’administration du NIFFF, et qui bientôt hébergera, en plus de l’administration de La Tour, des ateliers d’artistes de « concept art » – un registre dans lequel les artistes illustrent une idée de manière créative pour une réalisation à l’écran. « Neuchâtel accueille déjà l’un des plus importants festivals européens dédié au fantastique, elle hébergera bientôt un espace pluriel avec, en son centre, l’œuvre de John Howe, artiste majeur du domaine du ‘concept art’ », a déclaré à son tour Pierre-Yves Walder, directeur artistique et général du festival. Le NIFFF prévoit en effet de créer un point de contact entre artistes, scénaristes et auteurs. Un projet concret verra déjà le jour cet été, avec un atelier de « worldbuilding » qui réunit des artistes français et suisses sur les lieux de La Villa (la Petite Rochette) lors de la 22e édition du festival en juillet, et une présentation des projets issus de cet atelier à l’automne.
Autre point majeur du projet, l’innovation : au foisonnement créatif de La Tour s’ajouteront les potentialités de l’écosystème régional avec les hautes écoles et les instituts ainsi que les impulsions données par la stratégie « smart city » de la Ville de Neuchâtel. Des « inputs » qui pourront à la fois nourrir une muséographie innovante mais aussi des projets technologiques, par des échanges entre secteur privé et monde de la culture. « Au travers de la mise en réseau d’acteurs de la culture, de l’innovation et de l’économie, La Tour sera beaucoup plus qu’un lieu d’exposition », a relevé de son côté le conseiller communal Didier Boillat, en charge du développement technologique, qui présentera un rapport sur la stratégie « smart » cette année.