Après avoir changé son site l’an dernier, voici que ce titre repense sa maquette, dans le but d’atteindre tous les segments du publlc-cible des 50 ans et plus. Une modification nécessaire, qui repose sur une fine étude de l’évolution sociologique de la société.
Alors que la jeunesse tend à se réduire en deux étapes – enfance et âge pré-adulte –, la maturité se stratifie au fur et à mesure que la durée de vie s’allonge. Comme le précise Blaise Willa, directeur et rédacteur en chef de Générations, on compte désormais 4 à 5 groupes de lectorats différents à partir de 50 ans. Résultat, le senior de 2015 ne ressemble en rien à celui de 1971, date où Générations avait été lancé sous le nom d’Aînés. « A l’époque, la question de la retraite était centrale, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Les quinquagénaires et au-delà restent plus longtemps en pleine santé, participent à la vie active et ont souvent encore des enfants à charge. »
Générations Plus est devenu Générations
Les temps changent et les formules éditoriales vieillissent. La dernière en date, de 2009, qui portait le titre de Génération Plus, ne demandait qu’à être mise au goût du jour de 2015, surtout après qu’un nouveau site ait été lancé l’an dernier.
La nouvelle maquette et le nouveau logo, qui font l’impasse sur le « plus », ont été signés par le studio de graphisme Enzed. « Nous avons décidé de supprimer le terme « plus », car plus personne ne comprenait son sens : trop vieux, trop jeune ? ». Mais c’est la seule mesure drastique car le style, bien que rajeuni, reste dans la ligne du magazine. « La moyenne d’âge de nos lecteurs est de 65 ans, nous n’avions pas l’intention de tout révolutionner. »
La nouveauté vient plutôt du côté du contenu. Le magazine est désormais construit autour de trois axes : l’enquête, l’intergénérationnel et le serviciel, qui permettent de traiter de manière transversale des thématiques aussi variées que la santé et le bien-être, le droit et l’argent, le multimédia, les loisirs et la maison, les voyages et des rendez-vous réguliers (bons plans, jeux, petites annonces, etc.).
Des changements rédactionnels que l’on peut réaliser sans trop de crainte lorsque l’on sait pouvoir compter, comme Générations, sur un socle de 95% d’abonnés. « Nous changeons de formule à un moment où tous les indicateurs sont bons, reconnaît Blaise Willa. Mais nous sommes conscients que nos abonnés vieillissent et que les nouveaux lecteurs ne sont plus les mêmes seniors. Nous devons nous adapter et répondre également à ces nouvelles attentes. » D’autant que le marché de la presse senior commence à devenir plus concurrentiel. « Nous n’avons perdu ni lecteurs, ni revenus publicitaires ; aujourd’hui comme hier, nos concurrents sont plutôt les magazines généralistes et les gratuits. » Et le web qui, via les sites de e-commerce, de streaming vidéo ou de news, attire fortement l’attention et le porte-monnaie des seniors : ils y voient un moyen de moins se déplacer tout en étant traités sur pied d’égalité avec les autres tranches de la société.
Les Silver Surfeurs
Et c’est précisément en raison de cet intérêt que le Forum Senior Marketing, organisé par Générations, aura pour thématique cette année : « Le boom de la silver économie ». L’occasion de découvrir ce que des entreprises comme les CFF et Swisscom développent actuellement comme solutions interactives. L’internet des objets sera aussi très fortement adopté par les seniors, dans tous les domaines : santé, sécurité et achat de biens, d’où l’image des « Silver Surfeurs ». « Ils ont de la culture, de la ténacité et de l’argent ! »
Et pour mettre en image cette nouvelle population de seniors, le magazine a sélectionné, suite à un pitch, le projet de spot de l’agence Havas Genève qui montre qu’en fait, il y a l’âge réel et l’âge ressenti. « Le slogan « Des idées pour la vie » résume parfaitement le positionnement de notre titre. Nous sommes là pour aider, conseiller et divertir à tous les moments de la vie. Et puis, il y a des jeunes vieux et des vieux très jeunes. »