L’amélioration graduelle de la conjoncture mondiale se reflète positivement sur la croissance du canton. La reprise de l’économie vaudoise depuis 2016 devrait ainsi se poursuivre, avec un PIB en hausse de 1,6% en 2017 et de 2,0% en 2018, selon les dernières prévisions calculées par le CREA et publiées par la BCV, l’Etat de Vaud et la CVCI. Les prévisions doivent cependant être considérées avec prudence, les incertitudes et les facteurs de risque restant nombreux.
Les perspectives favorables pour l’économie vaudoise tendent ainsi à se confirmer. Malgré une légère adaptation à la baisse, de -0,1 point de pourcentage pour 2017 et 2018, les dernières prévisions sont en ligne avec celles publiées en avril. Elles sont aussi légèrement supérieures aux prévisions du SECO pour l’ensemble de l’économie suisse, qui table sur une croissance de 1,4% cette année et de 1,9% l’an prochain.
L’environnement conjoncturel n’est cependant pas entièrement dégagé. Certes, le canton bénéficie du soutien d’une demande intérieure robuste et les conditions s’améliorent pour les entreprises exportatrices; cependant, la force du franc par rapport à l’euro reste un frein pour ces dernières. Pour sa part, la reprise mondiale est portée par les Etats-Unis et concerne aussi bien la zone euro que les pays producteurs de matières premières. Elle est cependant graduelle et la croissance mondiale reste peu dynamique en comparaison historique; elle a ainsi atteint en 2016 son plus bas niveau depuis 2010.
De plus, les facteurs d’incertitudes sont toujours nombreux. Les conséquences de la procédure de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE), qui a débuté ce printemps, demeurent incertaines, de même que les effets de la politique de la nouvelle administration américaine. La normalisation de la politique monétaire aux Etats-Unis est également un facteur de risque pour l’économie mondiale. En outre, de multiples foyers de tensions géopolitiques sont présents dans le monde. Sur le plan suisse, une certaine incertitude est aussi présente dans l’évolution des relations de la Suisse avec l’UE.
L’évolution par secteur
Au niveau des branches, une majorité devrait connaître cette année et l’an prochain des rythmes de croissance modérés (entre +0,5% et +2%) ou marqués (au-delà de +2%). Ainsi, les prévisions pour la chimie-pharma ainsi que pour les activités immobilières et les services aux entreprises vont dans le sens d’une croissance marquée en 2017 comme en 2018. La construction, le commerce de gros et de détail ainsi que les services financiers pourraient voir leur croissance passer de modérée en 2017 à marquée en 2018.
Une détente est également en vue dans les branches qui connaissent une situation moins favorable. A la suite d’une année 2017 en stagnation (entre -0,5% et +0,5%), l’hôtellerie-restauration ainsi que les transports et les communications devraient renouer en 2018 avec une croissance modérée. Dans l’industrie des machines, après une année 2017 de repli modéré de la valeur ajoutée (entre -0,5% et -2%), en lien notamment avec la faiblesse des exportations horlogères, les prévisions pour 2018 vont dans le sens d’une stabilisation. Une croissance stable à un rythme modéré en 2017 comme en 2018 est attendue dans l’industrie alimentaire. Enfin, les services publics et parapublics évoluent un peu à contre-courant, avec une croissance modérée succédant en 2018 à une croissance marquée en 2017.