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Presse alémanique : Mach3 2014-1 

Après avoir publié pour la première fois, il y a six mois, les chiffres du lectorat calculés selon la nouvelle Mach3-Basic 2013-2, la REMP en est maintenant à la seconde édition (2014-1) de sa nouvelle enquête, ce qui permet à nouveau de procéder à des comparaisons – toutefois limitées à six mois. En Suisse alémanique, on assiste à un recul de l’audience de la presse imprimée, les mouvements inverses étant rares.

Juste après six mois, il serait faux de s’attendre à de grands bouleversements en termes de pénétration. Et pourtant les choses ont bien changé, du moins en Suisse alémanique, où l’on apprend que les deux gratuits 20 Minuten et Blick am Abend stagnent, le titre de Ringier ayant même perdu 32 000 lecteurs et frôle désormais l’insignifiance.

La marque « Südostschweiz » y laisse des plumes
Chez les quotidiens lus par les abonnés, les changements ne sont pas toujours entièrement liés à une véritable augmentation ou perte de lectorat. Prenons à titre d’exemple les journaux Südostschweiz, St. Galler Tagblatt (SGT) et Neue Luzerner Zeitung (NLZ). Début 2014, quatre petits titres totalisant 91 000 lecteurs ont choisi de se réorienter en quittant le groupement Südostschweiz pour rejoindre d’autres éditions à couverture commune : Werdenberger & Obertoggenburger, Rheintalische Volkszeitung et Liechtensteiner Vaterland sont passés sous l’égide du SGT, et le Bote der Urschweiz est désormais rattaché à NLZ. Résultat : la marque Südostschweiz a vu son taux de pénétration baisser de 82 000 lecteurs, soit une perte de 33,6 %, alors que le SGT a vu son audience grossir de 39 000 personnes, la NLZ gagnant 20 000 lecteurs. Les deux journaux régionaux du groupe NZZ ont donc une plus grande audience que la NZZ, fleuron du groupe.

Le marché dominical n’est pas encore complet
Pas de véritable changement non plus pour la Basler Zeitung (voir encadré). Par contre, chez les titres régionaux zurichois, le recul (- 21 000 lecteurs) est surtout dû aux fortes pertes de lectorat essuyées par ZurichseeZeitung, l’évolution des autres quotidiens relevant de l’intervalle de confiance. Situation semblable chez la plupart des titres dominicaux même si tout le marché n’est pas encore représenté puisque Ostschweiz am Sonntag (septième édition du SGT, lancée il y a un an), n’a pas encore été pris en compte. Son lectorat est estimé à environ 163 000 personnes. Phénomène étonnant : les grosses pertes (notamment dans le « territoire » d’AZ Medien), subies par Schweiz am Sonntag, lu dans le nord-ouest et dans le sud-est de la Suisse.

Exode urbain
Même si ces six mois sont une période relativement courte, on enregistre d’importants changements – surtout des pertes – affectant certains magazines alémaniques. Un seul titre (Landliebe, lancé en 2011 par Ringier) a profité d’un développement très positif, avec + 82 000 lecteurs, et devrait bientôt franchir la barre du demi-million. Depuis la fin 2013, il a profité du lancement de LandliebeTV et LandliebeRadio.

Désormais hors d’atteinte : le million
K-Tipp et Beobachter comptent parmi les grands perdants : alors que leur audience atteignait le million de lecteurs, ils s’éloignent de plus en plus de ce seuil symbolique. Quant aux magazines télé, ils sont eux aussi confrontés au même problème : Tele et TV Star (Axel Springer Suisse) battent de l’aile depuis des années alors que TVtäglich dépend largement du développement des titres dans lesquels il est encarté. Même son de cloche au Magazin dont 46 000 lecteurs se sont volatilisés : joint à l’édition du week-end des Tages-Anzeiger, Berner Zeitung, Bund et Basler Zeitung, il perd plus de lecteurs que les titres cités, ce qui est étonnant. Évoquons enfin le magazine Migros : parmi les grands titres gratuits, il est celui qui encaisse les plus fortes pertes, et l’écart le séparant du magazine Coop, son concurrent direct, ne cesse de s’élargir.

[ASIDE]

Retour à des chiffres réalistes pour Basler Zeitung

On pourrait presque penser que Basler Zeitung (BaZ) a retrouvé un second souffle : actuellement, il est lu par 11 000 personnes de plus qu’il y a six mois. Rappelons que ce titre, qui est la propriété du financier Tito Tettamanti et du conseiller national UDC Christoph Blocher, avait perdu en trois ans un quart de son lectorat.
Mais ici les chiffres sont trompeurs, car ils font référence à la période où l’édition dominicale de BaZ était tellement mauvaise que le public préférait l’ignorer, ce qui avait tiré vers le bas le nombre moyen de lecteurs des éditions de la semaine. Et il y a un an, le titre avait disparu. Résultat : le lectorat enregistré pour l’automne dernier (123 000) était trop bas pour l’édition régulière mais le nombre actuel de lecteurs (134 000) devrait être plus proche de la réalité, ce chiffre étant la preuve d’une certaine stabilisation. Il est toutefois hors de question de croire à un renversement de tendance ou encore moins à une reprise.
Plus fortes modifications :
Landliebe : + 82 000 lecteurs (+ 20,5 %)
Südostschweiz : – 82 000 lecteurs (-33,6 %)

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