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Fenêtres publicitaires suisses de TF1 : réaction de Presse Suisse

PRESSE SUISSE, l’association romande des éditeurs, constate que l’arrivée des fenêtres de publicité helvétiques de TF1 en Suisse romande cet automne accentuera la pression sur le marché publicitaire romand. PRESSE SUISSE dénonce la volteface de la SSR dans ce dossier et estime que la société de radiodiffusion et de télévision outrepasse les compétences que la Constitution, la loi et la concession lui octroient en s’associant activement à l’implantation de fenêtres publicitaires étrangères en Suisse.

En Suisse, les recettes publicitaires représentent environ 65% des rentrées financières d’un quotidien, le solde étant assuré par la vente au numéro et les abonnements. La publicité reste donc aujourd’hui un élément capital pour l’existence même d’une presse écrite diversifiée et vivante dans notre pays. Dans ce contexte, l’arrivée des décrochages publicitaires helvétiques de TF1 en Suisse romande cet automne accentuera la pression sur le marché publicitaire des médias privés – qu’il s’agisse de journaux ou de télévisions privées – sans que le public n’en tire cependant aucun bénéfice sur le plan d’un accroissement de l’offre d’information et de divertissement : TF1 ne prévoit en effet pas de créer de programmes spécifiques pour les téléspectateurs romands.

Dès lors que le Tribunal fédéral a admis la possibilité de diffuser des fenêtres publicitaires sur M6, l’arrivée de TF1 en Suisse romande était attendue par les professionnels de la branche. Ringier est une entreprise privée, évoluant dans un marché caractérisé par la liberté d’entreprendre et la libre concurrence. Cette entreprise a remporté ce contrat avec TF1 en présentant la meilleure offre à son partenaire commercial.

Ce qui constitue une surprise, en revanche, c’est que Publisuisse, une entreprise appartenant à 99,8% à la SSR, s’associe activement à l’entrée en force de TF1 sur le marché publicitaire romand. En 2009, la direction de la TSR demandait l’aide des éditeurs romands pour empêcher la diffusion des publicités helvétiques sur M6 en Suisse romande et ne trouvait pas de mots suffisamment durs pour fustiger les projets de son concurrent français, contre lequel elle était en procès. En 2011, alléchée par la perspective de juteux profits (Publisuisse devrait toucher une commission sur chaque publicité diffusée dans les fenêtres publicitaires suisses de TF1), la même direction déroule tout à coup le tapis rouge au premier diffuseur privé de France.

Dans ce contexte, la volte-face de la SSR est pour le moins étonnante, voire choquante : la SSR – qui contrôle entièrement l’entreprise Publisuisse – a trahi ses convictions d’hier par pur opportunisme, une posture difficilement conciliable avec le mandat de service public que la SSR doit remplir en échange des 1,2 milliards de francs qu’elle perçoit chaque année au titre de la redevance…

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