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« Pulse of Switzerland » : l’inflation pèse sur le porte-monnaie de la population suisse

L’enquête d’opinion « Pulse of Switzerland » a été menée par Deloitte auprès de 1’900 personnes.

L’inflation a des répercussions notables sur le comportement des consommatrices et consommateurs suisses : ces derniers revoient à la baisse les dépenses non essentielles et réalisent des économies là où ils ont la maîtrise des coûts (voir graphique 1). Plus de la moitié (52%) des sondés ont ainsi réduit leurs dépenses consacrées aux restaurants et aux sorties au cours des douze mois précédant l’enquête de novembre 2023, et plus de 40% d’entre eux ont économisé sur les vêtements, les vacances, les voyages et les loisirs. Plus d’un tiers (34%) de la population a fait des coupes claires dans les dépenses alimentaires au cours de l’année passée. Les domaines les moins impactés par l’inflation en termes de réduction des dépenses sont l’éducation (10% des personnes interrogées), les transports publics (14%) et les télécommunications (16%). On peut en conclure que ces domaines conservent un intérêt manifestement plus élevé aux yeux de la population.

En Suisse, les prix sont actuellement supérieurs de 6% en moyenne à leur niveau de début 2021, au moment où l’inflation était redevenue un sujet d’actualité brûlant. La hausse de l’inflation a été alimentée par la reprise de l’économie mondiale à la suite de la pandémie, conjuguée aux difficultés d’approvisionnement persistantes à l’échelle de la planète, aux mesures fiscales et monétaires expansionnistes introduites dans le sillage de la dernière crise financière et aux répercussions sur les marchés mondiaux de la guerre en Ukraine. En Suisse, le pic actuel de l’inflation a eu lieu entre mi-2022 et début 2023, où elle s’établit à plus de 3%. Malgré une telle hausse, la Suisse est beaucoup moins touchée par l’inflation qu’un grand nombre d’autres pays, y compris parmi ses voisins.

La Suisse romande souffre tout particulièrement
Les répercussions sur le comportement des consommateurs mises en lumière par l’enquête « Pulse of Switzerland » montrent clairement qu’en Suisse aussi, l’inflation laisse des traces dans les porte-monnaie. Ainsi, 27% des personnes interrogées dans l’ensemble de la Suisse ont déclaré que l’inflation avait lourdement pesé sur leur budget au cours des 12 derniers mois. 38% des répondants ont perçu la hausse des prix comme un fardeau moyennement lourd. La Suisse romande semble être touchée de plein fouet par l’inflation, 33% des personnes interrogées estimant qu’elle pèse lourdement sur leur budget et 40%, moyennement. Sur tout le territoire suisse, près des deux tiers (65%) des sondés ressentent par conséquent l’inflation comme un fardeau, cette proportion atteignant même près des trois quarts des personnes interrogées (73%) en Suisse romande.

« L’inflation persistante en Suisse pèse sur le budget d’une majorité de la population. Elle représente un défi de taille pour nombre de ménages confrontés à une augmentation des frais courants. Les changements observés dans les habitudes de consommation ne sont donc guère surprenants. Ils ont également un impact sur les entreprises et engendrent d’ores et déjà un appel accru à des mesures politiques. Il est donc est important pour les entreprises de suivre l’évolution des prix et d’anticiper une éventuelle baisse précipitée des taux », explique Alexandre Buga, Associé Responsable Suisse Romande.

Outre la réduction des dépenses de produits et services non essentiels (57%), les personnes interrogées prennent d’autres mesures pour parer aux hausses de prix liées à l’inflation (voir graphique 2). Sur fond d’inflation, plus de la moitié (51%) des sondés accordent une importance accrue aux offres spéciales et aux promotions. Beaucoup d’entre eux se tournent aussi vers des produits à prix abordables (44%) ou vers des fournisseurs moins chers (37%).

Toutefois, il semble que la hausse persistante de l’inflation n’entraîne pas forcément un changement radical des habitudes de consommation. L’option consistant à privilégier les biens d’occasion, à fabriquer soi-même les objets dont on a besoin ou juste à les emprunter ne semble convaincre qu’une minorité des sondés. Cependant, si l’inflation devait se poursuivre, les changements de comportement anticipés pourraient se renforcer et avoir des répercussions notables sur les distributeurs et les entreprises de biens de consommation.

Karine Szegedi, Responsable du secteur de la consommation chez Deloitte : « La dynamique inflationniste est une formidable opportunité pour le commerce de détail. La propension accrue des clients et clientes à changer de fournisseur est susceptible d’engendrer des déplacements de parts de marché plus massifs et de renforcer l’attrait du rapport qualité-prix. Les stratégies prometteuses sont les stratégies innovantes et rentables qui non seulement attirent de nouveaux clients sensibles aux prix, mais renforcent également la fidélisation de la clientèle régulière au travers de canaux numériques et de programmes de fidélité. »

Loyers et primes d’assurance-maladie
En ce qui concerne les prix influencés par les choix politiques, comme les loyers et les primes d’assurance-maladie, l’étude nous apprend que l’opinion publique est divisée en deux parties à peu près égales. Tandis qu’une partie de la population plaide pour des solutions durables à long terme, l’autre privilégie des mesures efficaces à court terme. Ce clivage fait écho à la complexité des thématiques abordées ici.

Alexandre Buga conclut : « L’inflation en Suisse pèse sur le budget d’une grande partie de la population et peut avoir de lourdes conséquences. Elle influence le comportement de consommation, appelle des adaptations stratégiques de la part des entreprises et interpelle également les acteurs politiques. Des solutions innovantes et durables sont nécessaires, qui doivent inclure à la fois des mesures immédiates et des stratégies à long terme. Il est essentiel de ne pas accroître les domaines déjà fortement réglementés afin de préserver la compétitivité et l’attractivité de la place économique suisse. »

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