La station de radio genevoise Radio Lac va renaître de ses cendres à partir du 28 août. Beau storytelling que celui de cette chaîne lancée en 1986 à l’époque de l’explosion des radios libres et qui aura vécu tous les aléas du monde de la radio privée en Suisse romande.
De sa création par une bande de passionnés, sa revente en 2007 par son cofondateur Gérard Schoch, son rachat par le groupe français Rouge FM, sa transformation en station lausannoise sous l’appellation de Yes FM et la perte de son partenariat rédactionnel et ses soutiens du service public, l’histoire de Radio Lac résume à elle seule le paysage de la radio privée romande. Tout a commencé avec de la passion, puis la survie de ces chaînes est passé par l’apprentissage de la commercialisation publicitaire. Une étape qui a laissé des traces entre un service public interdit de publicité et des groupes français aguerris à des pratiques inconnues en terres romandes.
Avec le temps, les ennemis d’hier sont devenus des partenaires. Pour preuve, aujourd’hui c’est la famille de De Raemy qui a racheté Yes FM, propriété de Rouge FM, pour la retransformer en Radio Lac.
Quid de la concurrence avec OneFM, du même propriétaire, qui est numéro un à Genève ? Son CEO Alexandre de Raemy, estime qu’il y a de la place pour deux radios : une visant un public plus jeune (OneFM) et l’autre (Radio Lac), « donnant une plus grande place à l’information et au partage d’opinion ». Une simple analyse du marché et des habitudes de consommation des médias plaide pour cette vision. En premier lieu, l’intérêt pour les radios musicales est inversement proportionnel à l’âge des auditeurs. La population vieillissant, les radios privées perdent leur public en faveur des chaînes de la SSR. Proposer une alternative à la Première est une option intéressante, notamment pour les annonceurs. Et en second lieu, force est de constater que les plus jeunes se fidélisent plus à leur playlists qu’à des stations de radio. Miser sur un public plus âgé est par conséquent une option sur l’avenir.
Ne reste plus qu’à attendre l’accueil du public. Bonne chance !