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Rentrée RTS 2017 : Interview avec Pascal Crittin

Nouvelle grille des programmes et nouvelle identité sonore et visuelle pour Couleur 3, La Matinale de La Première qui fait sa mue, nouveaux programmes et magazines TV… Pour sa première rentrée, le directeur de la RTS Pascal Crittin a un programme riche à défendre. « Ces nouveautés sont le signe d’une RTS en mouvement », comme il l’a annoncé lors de la traditionnelle conférence de presse de la rentrée ce mardi 22 août. Entretien

Christophe Robert-Nicoud : Pour ces nouveautés de la rentrée 2017, vous parlez d’une « RTS en mouvement ». S’agit-il d’un mouvement déjà à votre image ?
Pascal Crittin : C’est un mouvement qui s’est évidemment préparé il y a quelques temps. On ne peut pas lancer de nouveaux programmes en deux ou trois mois, mais évidemment, je m’inscris dans ce mouvement. J’y ai participé lorsque j’étais dans le conseil de direction, avant d’être directeur, et nous allons continuer dans cette foulée. Dans le domaine du programme, nous devons toujours pratiquer le renouvellement des formats, des angles de traitement, des thématiques…
Pour les journalistes et les animateurs, il est important de se renouveler en prenant le risque de nouvelles émissions. Pour le public également, il faut générer à nouveau cette relation de confiance qui nous unit, en apportant des nouveautés et en le surprenant un peu de sorte à raffermir cette fidélité. Ce mouvement va donc continuer, naturellement sur les questions technologiques et particulièrement en lançant de nouvelles offres sur les réseaux sociaux et les applications mobiles, tout en maintenant ces grands rendez-vous de radio et de télévision.

CRN : Comment pensez-vous que ces nouveaux programmes impacteront vos audiences ?
PC : J’espère que cela les impactera positivement ! (rires) Je compte bien à ce qu’elles soit consolidées, si ce n’est en augmentation. Aujourd’hui, nous avons quelque 1,3 millions de Suisses romands qui regardent les émissions télévisées de la RTS chaque semaine, environ 1 million qui écoutent les chaînes de radio RTS et presque 450’000 visiteurs sur notre site web et nos applications mobiles. Sur ces dernières et les réseaux sociaux, nous réalisons plus de 2 millions de vues chaque semaine. Ces chiffres sont très impressionnants et une autre réalité se cache derrière eux : pratiquement tous les Suisses romands, à un moment de leur journée ou de leur semaine, sont à l’écoute ou regardent des émissions de la RTS. C’est à cela que doit ressembler le service public, lorsque l’on arrive à définir une vraie diversité de thématiques, de sujets traités par des expériences médias avec des formats vraiment appropriés tant aux différentes générations qu’aux modes de consommation, en mobilité ou dans leur salon. Ce travail de diversification est extrêmement important. A la fin, même avec cette approche très diversifié, il faut rassembler tout le monde derrière la marque RTS et ses valeurs communes de service public.

CRN : Il s’agit de vos débuts en tant que directeur de la RTS. Quels sont les défis qui vous attendent ?
PC : D’abord, notre premier grand défi est le combat politique dans lequel nous allons nous engager. Dès lors que le conseil national aura traité l’initiative « No Billag » à la prochaine session d’automne, nous saurons si la campagne démarre et quand la votation aura lieu, en principe l’année prochaine. Cette perspective est très importante, car « No Billag » est vraiment une initiative noire ou blanche. Si l’initiative est validée, il n’y a plus aucun financement public. En Suisse romande, et en Suisse de façon générale, le marché n’est pas de taille pour générer tout seul, sans financement public, une offre de télévision telle qu’on la connait aujourd’hui. Ce premier combat, nous le menons avant tout pour le public, car nous croyons qu’il possède des attentes, qu’il a besoin de ce que nous produisons et qu’il en est fier.

A côté de cela, les défis sont d’ordres technologiques, notamment dans le fait de toucher les publics dans la diversité de ses modes de consommation. Ce point a évolué à une vitesse folle et nos offres doivent s’adapter. Pour cela, nous avons nous-même un travail d’adaptation à réaliser, que ce soit dans nos métiers, nos processus ou nos modes de fabrication. Enfin, nous devons essayer d’organiser la perspective transmédia. C’est-à-dire que le public doit se retrouver dans le monde de la RTS, avec toutes ses offres et ses différents vecteurs, de la même manière que dans un univers, en passant d’une planète à l’autre, d’une constellation à une autre en trouvant vraiment ce qu’il attend. Cette perspective se développera par opération. L’idée est que sur une thématique donnée, on puisse avoir vraiment un traitement sur les différents vecteurs en respectant les atouts et la grammaire de chaque média. Il est impossible d’avoir une partie du traitement sur un média et le reste sur un autre. Nous voulons vraiment aller au bout de ce que chaque média peut proposer en termes de créativité.

 

Propos recueillis par Christophe Robert-Nicoud

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