La culture d’entreprise:
Si vous croyez encore que votre entreprise n’est pas concernée et que vous pensez pouvoir contenir l’arrivée des pratiques communautaires, je vous conseille un test simple. Tapez le nom de votre entreprise dans « Linkedin », « Xing », Facebook ». Regardez combien d’employés y sont inscrits. Allez voir leurs profils et leurs blogs. S’ils en ont, regardez un peu ce qu’ils écrivent, de quoi ils parlent. Vous verrez que votre entreprise existe en fait déjà sous de multiples facettes. Qu’il existe de l’information sur laquelle vous n’avez pas de contrôle et que vos salariés ont déjà pris possession d’internet pour y créer des liens et converser.
Que vous ne soyez pas prêts ne signifie pas que vos salariés ou, mieux, vos clients ne le soient pas. Le groupe Thalès, qui était réticent, a découvert que plus de 5000 de ses employés avaient un profil dans l’un de ces outils : un vrai choix pour eux qui croyaient cela limité.
Le temps:
«Vous pensez que l’on a envie que nos employés passent leur temps sur internet ?» Mais savez-vous à quoi un employé passe le plus clair de son temps en réalité ? A trouver de l’information ou celui qui la détient. Le DSI de Dassault a diminué de moitié le nombre de mails (inutiles) lorsqu’il a exigé que tous les mails qui concernaient plus de deux personnes soient publiés comme article sur le blog interne. Résultat, l’information est devenue facilement accessible par tous (y compris lorsqu’un collaborateur quitte l’entreprise) car tout est archivé publiquement et surtout tout le monde a gagné du temps puisqu’il n’y a plus d’échanges de mails inutiles.
Avec la manie de faire des mails pour tout, intranet est devenu obsolète. De plus, en partageant publiquement de l’information, même à des stades précoces, on gagne du temps sur le partage, sur l’adoption, sur la conversation, donc en productivité.
Les débordements:
«Et si les gens disent n’importe quoi ?» Les débordements ne sont pas des phénomènes isolés et imprévisibles. Les avertissements, les tensions n’ont souvent pas attendu les blogs pour faire irruption dans le ciel bleu de l’entreprise. On peut agir préventivement. La communication directe doit toutefois faire l’objet d’un apprentissage, des précautions d’usage (charte) et le cas échéant d’un travail de modération, si vraiment cela s’avère indispensable.
Une précision encore pour convaincre ceux qui ne le sont pas encore. Le marché des «entreprises social software» (Blogs, intranets communautaires, peu importe le nom) représenterait, selon le groupe Gartner, 226 millions de dollars en 2007 et 707 millions de dollars en 2010 (source : 01 Informatique). De quoi parler encore d’un trend pour seuls adolescents ?