Si l’économique numérique offre de nouvelles perspectives, elle ouvre en premier lieu les esprits. Prenons Joann Dobler, project manager chez QoQa.ch et Loïs Dobler, CEO de Wälti Publicité, une société qui crée et pose des enseignes et des autocollants sur tout type de surfaces. Imaginons-les en train de chercher une idée pour lancer leur propre start-up. Rien ne sert de réinventer la roue. Pour être pertinent, il vaut mieux partir avec ce que l’on a sous la main. Et dans le cas présent, Johan apporte son expérience du marketing digital, et Loïc son métier d’imprimeur sur tout type de surfaces. Combien de fois auront-ils dû se dire « à nous deux, nous devons pouvoir trouver une idée », jusqu’à ce qu’ils finissent par imaginer Stickme.ch.
Un business model original
Il s’agit d’une plateforme qui permet à tout créatif d’ouvrir un compte pour présenter son travail et déposer des projets de stickers. Lorsque ceux-ci obtiennent 50 votes du public visitant le site ou sur la page Facebook, ils entrent dans le shop et sont mis à la vente sur le site. Les prix varient en fonction de la taille et de la technicité des découpes. Quel que soit le modèle, le créatif reçoit 20% du prix de vente, les 80% restant étant dédiés à la production, à la livraison de l’autocollant, ainsi qu’à la marge. « Tout est produit chez Wälti Publicité », précise Joann Dobler. Une traçabilité qui renchérit le prix de ce type de produit par rapport à d’autres sites qui font produire les stickers en Chine. « Mais en passant pas stickme.ch, on est sûr de contribuer à faire connaître et vivre des talents locaux. »
Du win-win
L’autre plus de cette plateforme est son ergonomie. Formé à bonne école, Joann Dobler a compris l’importance de la communauté et de l’expérience client. La recommandation et l’accessibilité des fonctionnalités du site placent l’internaute dans un état d’esprit où l’esthétisme prime sur le mercantile. « Cela nous ressemble », conclut ce dernier, tout en reconnaissant que stickme.ch est également un premier pas pour digitaliser Wälti Publicité.
Doit-on dès lors bientôt s’attendre à ce que des entreprises puissent faire appel à des créatifs pour concevoir leurs visuels ? « Non, nous ne voulons pas prendre la voie du B2B. Si nous devions faire appel à des idées, ce serait sur la base de concours. Mais pour l’instant, l’initiative doit venir des graphistes. »